En ces temps-là, chaque village avait son idiot,
Un peu comme son curé et son garde-champêtre.
C'était un gars un peu benêt, plus ou moins sot ;
Un pauvre bougre que l'on envoyait paître
Ou que l'on faisait parfois tourner en bourrique.
C'était, si l'on veut, une sorte de souffre-douleur,
Sans pour autant le maltraiter à coup de trique.
On l'engageait souvent pour les plus rudes labeurs
Et ça ne coûtait que le boire et le manger.
Le monde paysan était dur mais point féroce
Et le tableau pas non plus si noir qu'on le brosse.
Mais, d'une certaine façon, les choses n'ont guère changé,
Sauf qu'aujourd'hui, l'idiot n'a plus du tout sa place
Au sein d'un système qui nous le fabrique en masse.
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