Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

dimanche 14 mai 2017

Maître Coq en sa légèreté


Blason de la ville de Kurzętnik (Pologne)

Il est des jours où l'on se sent lourd dans son corps,
Avec le sentiment de marcher dans la glèbe
(L'on se prendrait à vouloir nager comme la grèbe).
Tout l'entour semble n'être plus qu'un plat décor,

Lors qu'un ciel de plomb vous enfonce dans la terre.
D'autres jours, l'on se sent d'une telle légèreté,
Que l'on se surprend à danser et voleter !
L'on se découvre un enjoué caractère

Et tout alors, en son regard, est bel et bon.
Me voici sautillant et faisant triple bond !
En toute la cour, de me voir ainsi, l'on s'étonne

Et se demande : « Qu'arrive-t-il à Maître Coq ?
Nous vivons décidément une épique époque ! »
Se croit-on qu'en mon air sérieux je me cantonne ?

Maître Coq

samedi 13 mai 2017

Sagesse du Geai


Blason d'Arroman (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D'un bois, d'une forêt, je suis l'oiseau de la lisière,
Celui qui surveille du territoire les entrées
Et dont le cri prévient la gente animalière
De l'intrusion d'un étranger à la contrée.

L'on me peut reconnaître à mon beau plumage
Et à ma tête huppée qui me donne curieux air.
Certes, mon chant n'est pas harmonieux ramage
Mais le mieux indiqué pour ce pourquoi il sert.

Je me juche de préférence sur la branche d'un chêne,
Surtout si celui-ci est le Gardien du Seuil
Auquel tout visiteur doit demander accueil.

Mais l'usage s'est perdu et je suis bien en peine.
Les humains ont perdu le sens du sacré
Et ni plus au Ciel ni sur Terre ne sont ancrés.

Marc

Un âne et un cheval


Blason de la ville d'Aulon (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D'or à un mont de sinople chargé d'un papillon Apollon au naturel et sommé à dextre d'un âne et à senestre d'un cheval affrontés, tous deux bâtés et au naturel, le tout surmonté d'une croisette de gueules accostée des inscriptions StF à dextre et StS à senestre de même.

Un âne et un cheval paissant dans le même pré,
Vivant là une fin de vie heureuse et tranquille,
Se retrouvèrent à converser à la vesprée.
La chose est rare car les bêtes sont peu volubiles.

– J'ai eu mes heures de gloire, dit le cheval pur-sang,
Et je ne sache pas, en ce monde, un champ de course
Où je n'aie triomphé. J'ai eu ma part d'encens
D'avoir permis à plus d'un de bien emplir sa bourse.

Aujourd'hui, plus personne ne se souvient de moi.
– Il m'est plus facile d'accepter mon sort, dit l'âne,
N'ayant point eu sur ma tête d'auréole qui plane.

J'inspirai parfois la pitié, jamais l'émoi.
Lors ne me manquent ni reconnaissance, ni prestige.
Je suis vivant de la Vie, non de ses vestiges.

Marc

Maître Coq et la bête à cornes


Blason de la ville de Nay (Pyrénées-Atlantiques, Nouvelle-Aquitaine)

D’azur à deux béliers affrontés d'or surmontés de trois croisettes d'argent,
au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or.


La bête à cornes est d'un tempérament de feu.
Est-elle enthousiaste ou plutôt impétueuse ?
Téméraire ou intrépide, il s'en faut de peu
Pour que la mer d'écume devienne tempétueuse.

Voilà bien qui pourrait s'appliquer au Taureau,
Un ruminant qui demeure volontiers placide
Et dont l'épée n'aime pas sortir de son fourreau.
Le Bélier, dit-on, aurait le geste plus rapide :.

Réactif et fonçant tête baissée droit devant,
Prêt à enfoncer tout obstacle se levant
Et reportant à plus tard l'action réflexive.

À quoi bon s'emporter pour finalement rien ?
Est-il en ce monde éphémère un quelconque bien
Qui ne nous veuille détourner d'une voie élective ?

Maître Coq


Blason de la guilde zurichoise Zunft zum Widder

Sacralité

À Océan sans rivage

Blason d'Estérençuby (Pyrénées-Atlantiques, Nouvelle-Aquitaine)

De sinople à un pont à une arche au naturel maçonné de sable posé sur une mer d’argent en pointe, sommé d’une montagne du même et accompagné en chef de quatre étoiles d’or en fasce.

Pouvais-je soupçonner qu'un jour la Réalité
Dépasserait la fiction ? Comme cela m'étonne
Encore ! Et comme je mesure la sacralité
D'une noble Amitié que la Présence festonne

De mille Sourires renouvelés en mille Regards !
Voici d'une croisée sur le Chemin des étoiles
La marche fécondante qui a franchi les remparts
De l'improbable et cousu d'une nef la voile.

Voici d'une montée les prémices d'une Ascension,
Lors qu'en chaque instant se veut lever l'Aube du monde
Et que s'embrasent nos coeurs d'une Lumière qui abonde.

Le Vie devenait un pont que nous franchissions
Sans plus regarder à côté ni en arrière
Car c'est le Roi qui nous mandait sous sa bannière.

Marie-Louise

vendredi 12 mai 2017

Émoi

À l'attention de Marie-Louise

Blason des comtes de Soissons, issus d'Eugène Maurice de Savoie (1635 † 1673),
fils de Thomas de Savoie (1599 † 1656), prince de Carignan.

De gueules à la croix d'argent à la bordure endentée d'argent.

Mon cœur vibre d'Amour pour toi ma Noble Amie.
Des heures à me vêtir de ta tendresse patiente.
Tu es en moi comme étant moi-même aussi.
Notre Amitié se voulait pure et transparente.

J'ai cet élan que je ne sais endiguer.
Mille mains ne peuvent suffire pour t'enlacer.
Mille émotions ne savent se poser sur aucun mot.
Mille et encor un serait sûrement de trop.

De cette croisée est né un Chemin inattendu.
Pouvais-je deviner ? La réalité dépasse la fiction.
En cet instant, tu es en moi comme étant moi.

Je t'aime de L'Amour que l'on sait éperdu.
Mille Révérences et Le Destin est telle une fusion
Qui révèle les profondeurs de notre émoi.

Océan sans rivage

Le Proverbier de Maître Coq 3


Blason de la ville de Buzon (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D’or à la barre de sinople haussée à dextre et abaissée à senestre, accompagnée de deux lièvres courants en barre soudés d’argent, celui de la pointe contourné et soutenu d’une fleur de lys du même. *

Il est dit que courir deux lièvres à la fois,
C'est n'en attraper aucun. La chose est certaine
Et la parole sage. Ainsi, à donner sa foi
Comme l'on respire, c'est chanter la mirontaine

Et se trouver, à la fin, Gros-Jean comme devant.
Deux mille ans après, la question toujours se pose :
Peut-on servir deux maîtres, Dieu et l'argent ? **
Est-il croyant qui un jour ne s'en indispose,

Lors qu'il est sans cesse exposé aux séductions
D'un monde dont les voies sont par nature centrifuges ?
Plus d'un danse la saint-Guy à ce bal des transfuges !

L'on voudrait biaiser, en l'esprit de réduction,
Et ménager la chèvre et le chou, la chose
Est courue. Le fruit d'un acte révèle sa cause.

Maître Coq


* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs (argent sur or) : ces armes sont dites en enquerre et sont donc, à ce titre, héraldiquement fautives.

** Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. (Matthieu, 6:24)

Élégie


Blason de Herrlisheim-près-Colmar (Haut-Rhin, Alsace)

D'argent à l'étoile de six rais de gueules, accompagnée de six
quarte-feuilles
du même ordonnées en orle entre chaque rais de l'étoile.

Au plus profond des étoiles du Silence,
Le cœur ouvert reçoit une pluie de lumière.
Des ondées qu'un sentier fait chanter de Ta Présence,
Lors que les murmures se répandent en prières.

J'ai vu l'extase d'un Ciel s'ouvrir de Ton Amour,
Et Les ruisselantes ivresses d'une clairière,
Que des Montagnes effleurent de leur mystère,
Lors que Les vibrations sont Ton Puissant Discours.

Ce sont des larmes de douceur et de quiétude.
L'homme se penche lentement sous cette Voûte.
Il sait aujourd'hui le prix entier d'une vie.

Des illusions ne reste plus que platitude.
Une seconde en L'Un est telle une goutte
D'une Nacre, cristallisée en cette Élégie.

Océan sans rivage

En une prairie fleurie


Blason de Bayrède-Jumet (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D'azur à la chaîne de montagnes de même, les sommets enneigés d'argent, chargée de deux moutons arrêtés affrontés du même sur une terrasse ondée de sinople chargée d'un sabot aussi d'argent, au comble d'or chargé de quatre pals de gueules.

Deux brebis, en une prairie fleurie, s'entretiennent
Du bon air qu'en ces hautes contrées l'on respire ;
Et malgré que l'Ours Martin y rôde, toutes deux conviennent
Que se préférer ailleurs, c'est risquer bien pire.

« Je déplore que le beau métier de pastoureau
N'attire plus personne. Mais qui se voudrait encore
Chausser le sabot plus qu'un soulier de bureau ?
Faute de berger, l'on se prend à nous enclore

Pour, à terme, nous élever en batterie,
Telles des vaches laitières ou de pauvres poules pondeuses,
Ce qu'à Dieu ne plaise ! Nous sommes ici plus heureuses. »

Il est, comme cela, de bien étranges causeries
Que le vent, parfois, souffle aux oreilles passantes.
Se croit-on que les bêtes sont brutes et non pensantes ?

Marc

Blason de Betpouey (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

Le Tout Infime


Blason de Sireix (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D'azur à deux chèvres affrontées d'argent sur un mont de sinople chargé d'une fleur de
lis aussi d'argent, au chef chargé d'un mont de sinople sommé d'une corneille de sable.


Les hommes nous considèrent comme des êtres mineurs,
Quoique vivant, mieux qu'eux, en bonne intelligence
Avec nos semblables. Nous ne sommes pas preneurs
De leçons puisque dans la parfaite observance

Des lois naturelles qui sont celles du Créateur.
Mais à nous bien observer, l'on gagne en science
Car nous sommes de maints symboles les vibrants porteurs.
Nous voir est toujours signe de coïncidence

Car il n'est rien, jamais, qui arrive par hasard.
Au-delà de la forme, dessous les apparences,
Et en tout ce qu'il advient est une cohérence ;

Sans quoi tout ne serait que chaos et bazar
Et rien ne pourrait maintenir son existence.
C'est en le Tout Infime qu'est l'Absolue Présence.

Maître Coq


Blason de Krukow (Schleswig-Holstein, Allemagne)

jeudi 11 mai 2017

Histoire d'un frère et d'une soeur (6)


Blason de Blarians (Bourgogne-Franche-Comté)

D'azur au giron d'or mouvant du canton dextre
de la pointe ployé en croissant tourné vers senestre.


Je n'ai pas su franchir Le Pont vers Toi, en Ton Unicité de L'Amour, sans passer par le Pont de Ta Descente.
C'est là que j'ai à chaque pas connu Les fleuves de Ton Augural Désir.
Il s'est mis à contempler les effets de La Présence, et là, il s'est trouvé Les Lumières d'un Autre Monde.
Il est une onde imperceptible qui agite Les feuillets de Soie que sont Les vagues de Ton Palais.
Je n'ai pas osé poser le pas en Ton Miroir de pur Cristal.
Je me suis drapée des voiles de Ta Pudeur.
Le Toucher de Ta Grâce est devenu ces ondoiements qui tantôt me ravagent et tantôt me laissent en ce suspens des flux Vénusiens.

Il en est un qui est L'Ami et jamais je ne l'oublie.
Il emplit mon horizon et il emplit ma vie.
Elle n'était pourtant pas vide, mais vidée de moi.
Que s'est-il passé pour que je le voie,
Lui rempli de moi, et que je danse ainsi ?
Il est mon frère qui me tient la main.
Je marche en suivant ses pas, et je ne pense pas.
Je suis le papillon qui s'extrait de cette nuit.
T'en souviens-tu ?
A veiller dans les secousses de mes prières, il est venu et s'est posé sur la main offerte en Toi.
Il est un autre qui de mon bras s'échappa.
Du bleu le plus profond, il s'est évanoui en moi.
Les mots se cherchent depuis les cimes de tous mes états.
J'épouse chaque ligne qui s'inscrit en L'Azur de notre Livre.
J'embrasse chaque feuillet et devant Le Calame, je suis en une Révérence.
Je bénis Le Ciel de nous avoir unis, et je tremble de L'Oraison qui fait Sa Loi.
J'ai prié tant de fois, et je me voulais juste fondre en L’Éthéré, voler sans jamais plus me poser.
Le visage est celui qui me fait face et je vois La Sublimité !
Comme Celui qui crée est Celui qui me fait voir.
Je vois.
Mon Face à Face.
Douceur de La Vision du Bien-Aimé !
Chaque moment est l'effleurement d'une Onde qui se féconde en Ta Présence.
Les secrets de La Fraternité sont les doux bruissements de notre complicité.
Mon autre Monde, Ô Toi, cet Autre Monde que je vis en Toi et en moi.
Il est un chemin de vallons verdoyants et de bocages vivants.
Les grillons chantent.
Nul ne les voit vraiment, pourtant leur chant est entêtant.
Le tapis de verdure est riche de tout ce monde invisible.
L'étendue est à révéler ce que l'on ne soupçonne pas.
Peu importe ce qui se dit.
Voici mon frère.
Il est à lever le bras très haut et il embrasse Le Ciel.
Je l'ai vu.
Chaque souffle de son incandescence est aussi l'innocence de mes rencontres, en ce petit pas.
J'ai filé sur Le Pont que l'on ne voit pas et soudain, près de la Fontaine, il se tient comme proche et loin tout à la fois.
Je l'ai regardé longtemps depuis le jour que je l'attends au milieu des bois.
J'ai bien fait attention où je posais le pied.
Des petites fleurs que l'on ne pourrait plus voir tant elles sont les pâquerettes que l'on ne voit pas.
Des fleurs des fraises de bois.
Bonne nouvelle mon frère : les capucines poussent très bien dans notre Jardin.
J'ai lancé au Ciel : Ceci ne périra jamais en mes yeux qui le savent !


Océan sans rivage


mercredi 10 mai 2017

Le Proverbier de Maître Coq 2


Blason de Kufstein (Tyrol, Autriche)

Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit,
Dit un proverbe juif qu'un arabe précède ou suit :
Si ce que tu dis est moins beau que le silence,
Alors tais-toi et mets ta bouche en abstinence.

Ne sont-ce point là de sages paroles qu'un monde bavard,
Tel un bateau ivre divaguant au hasard,
Ferait bien d'écouter ? Mais c'est le tout contraire,
N'ayant de cela ni de rien, d'ailleurs, que faire !

Je crains que nous n'allions vers le degré zéro
De la pensée dont nous voyons bien qu'elle décline,
Lors que les raisons sont au bon sens moins enclines.

Et ce sera bientôt faire œuvre de héros
Que de demeurer fidèle à son origine
Et cela viendra plus vite qu'on ne l'imagine.

Maître Coq

Pleine Lune


Blason de Jean de Praroman (canton de Fribourg, Suisse, 14e siècle) *

Observons bien le temps qu'il fait vers la Pleine Lune,
Il nous donnera la tendance pour quinze jours
Et se maintiendra ou non à la Nouvelle Lune.
Ainsi l'observent les gens de terre depuis toujours.

La Lune régente les corps liquides et leurs flux
Qui pénètrent et irriguent la noble Matière
En laquelle tous les autres éléments confluent.
Mais pourquoi ne se montre-t-elle jamais entière ?

C'est parce qu'elle régit aussi le psychisme
Dont une partie est profondément inconsciente.
L'égotisme ainsi que le narcissisme

Y puisent leur substance et y tissent les voiles épais
Qui drapent l'ego dans son usurpation gonflante.
En éclairant cette face cachée, on le défait.

Marc


* D'après Vevey-l'Hardy, Hubert : Armorial du Canton de Fribourg. Band I. Belfaux. 1938. S. 84 und 87, Figur 112.


mardi 9 mai 2017

Lumière Jaillissante


Blason de Sierre (canton du Valais, Suisse)

De gueules, à un soleil d’or.

Nous avons ciselé de nos souffles les mots,
Et nous les avons fait cuire en un chaudron.
Ils sont notre chair qui sculpte ce noble Anneau.
Les voici telles des braises que nous incendions.

Qui es-tu, toi surgi des nuits de mes états ?
C'est en cette ivresse que s'est faîte une brèche.
Je priais, et Lui en est Le Témoin, mon Roi,
Soudain, cogna Le Destin en Sa Sagesse.

Qui es-tu, lors que je ne suis rien qu'une passante ?
La Vie est à nous mener bien loin sur Le Chemin.
Je n'ai ni jour, ni nuit, ce Tout est encor Toi !

Il est une ombre qui nous surprend et qui dit : "Viens."
Cette voix révèle tous mes mots cousus de Toi.
Soudain, l'ombre devient Lumière Jaillissante !

Océan sans rivage

En Fusion



Blason de Bakou (Azerbaïdjan)

D'azur à trois flammes d'or mal ordonnées 1 et 2, soutenues par une champagne formée de cinq burelles engrêlées d'or et de sinople en alternance brochant sur une plaine de couleur "marron pétrole", le tout bordé d'une filière d'or.


L'Océan est fougueux de son ultimité.
Il s'est fracassé contre l'écueil des Terres.
Voici qu'il s'élance en ce monde illimité.
Ses vagues sont extrêmes et volontaires.

Il est impétueux de L'Origine des Cieux.
C'est en Lui que s'étend Son Âme Impériale.
Aucun obstacle sur lui n'est jamais victorieux.
L'Image sublime est un élan Sidéral.

C'est en Lui qu'Il se cherche et qu'est Sa Force.
Depuis le Souffle Sauvage de Ses abîmes
Et depuis Son Humanité qui se forge,

Le Voici tremblant des extases de L'Union,
Lors que L'Amour rencontre Le Ciel Intime
Des Entretiens que scelle L'ultime Fusion.

Océan sans rivage

L'Essence de L'instant


Blason de Chemin (Jura)

D'azur à la bande d'or.

Il est des chemins qui sont nôtres désormais,
Emprunts de douceurs méditatives et d'entrain.
Il est un pas qui commença près d'un bassin.
C'est là que L'Âme se cherche et se complaît.

Le passé se fond en ce présent continu.
Les Allées arborent les bras de notre Amour.
J'ai posé ce pas fragile et encor si menu.
Le Jardin déploie les prémices d'un parcours.

Il est un bassin qui fut miroitant de notre Lune,
Le Soleil s'y baignant en ces clignotements,
Que Le Jour avive de notre étonnement.

Ce sont nos mains embrassant chacune,
Les fleurs du firmament de notre Présence.
Il n'est pas un seul instant qui n'en soit L'Essence.

Océan sans rivage


Le Proverbier de Maître Coq


 
Blason de Tiefenbach bei Landshut (Bavière, Allemagne)

Tout vient à point en l'instant ;
Patience à longueur de temps
Font plus que force ni que rage *
Et le beau temps suit l'orage.

Petit à petit, l'oiseau
Fait son nid ; il n'est point sot,
Prenant des choses la mesure
De ce que Dieu lui assure.

Celui qui vit dans la hâte
Voudrait voir lever la pâte
Avant de semer le grain.

Celui qui le mange en herbe,
Et voudrait ensuite la gerbe
A lieu d'être accablé.

Maître Coq

* La Fontaine, Le Lion et le Rat

lundi 8 mai 2017

Dialogue avec un Bouclier ou Chroniques d'une Vision (seconde partie)


Blason d'Océan sans rivage


Celui qui donne ce qu'on lui donne, donne-t-il vraiment ?

Chaque jour, j'écrivais.
Dès que j'ai su écrire, je me suis mise à chercher un petit papier pour y laisser courir dessus les mots.
Tout ce qui se pouvait se bousculer dans les yeux du quelqu'un voulait se ranger en petites phrases alignées.
Les mots n'ont de sens qu'avec ce qui les précède.
La vie se désirait en ces phrases.
Souvent, elles étaient ascensionnelles sur la feuille.
J'avais beau tracer une ligne droite, elles galopaient toutes seules vers le ciel.
Je les rattrapais souvent au lasso !
Comme je n'avais pas de carnet de route, j'apprenais par cœur les envolées de mots qui aimaient tant caresser les feuilles et se promener dans les prés.
Ils touchaient presque imperceptiblement le silence des champs.
Aussitôt rentrée à la maison, il fallait coucher tout ce beau monde.
Alors, la feuille grattait mon crayon. Elle avait les sueurs de mes promenades.
Parfois, la page blanche se cognait à ma fougue.
Il se passait souvent cette chose étrange : la feuille me faisait place. Elle m'accueillait les bras grand ouverts.
J'aimais respirer son odeur.
Comme elle m'a offert les sentiers multiples du rêve !
Ce quelqu'un s'est toujours étonné : écrire, c'était vivre et vivre, encore et encore.
Tout retrouver intact.
Tout revivre !
Tout revisiter !
Ce quelqu'un n'a jamais cru que la vie lui appartenait.
Il fallait tout redonner, tout offrir.
Plus tard, j'ai compris que la vie se donnait en cette Présence toujours renouvelée, toujours fraîche !
La vie est bien plus curieuse que ce quelqu'un.
Elle se veut se découvrir encore et encore.
Je suis juste à voir passer la vie.
Elle a les yeux écarquillées de se voir encore et encore !
La Vision est toujours singulière, étonnante !
Rien ne semble se tiédir.

Quand le Bouclier est revenu de L'Ailleurs, il s'est trouvé surpris.
Il a vu à sa porte une moribonde.
Elle s'allongeait chaque jour en sa tombe et attendait.
Elle ne ressentait plus le besoin de continuer.
Le Bouclier s'est étonné.
Il lui est apparu une bouche.
Il a parlé à la moribonde.
Elle s'est relevée surprise et a dit : qui me parle ici ?
Le Bouclier s'est avancé : Je suis votre Vision.
La moribonde est restée longtemps silencieuse.
- Si tu es un songe, suis-je enfin dans L'Autre Monde ?
- Viens, marchons un peu. Je te le dirai plus tard.
- Tu ressembles à quelqu'un que je connais.
- A qui ressemblé-je ?
- Je crois qu'il s'appelle Cyrano de Bergerac.
Le Bouclier se met à rire.

Océan sans rivage



Illustration de Fyodor Pavlovich Reshetnikov (Russe, 1926-1988)

Un petit grillon


Blason de Arrodets-ez-Angles (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D'azur au mont d'or chargé d'une roue de gueules et sommé d'une croisette
latine d'argent, au chef d'or chargé d'un grillon passant de sable

Un petit grillon, au milieu des pâquerettes
Chantait ardemment et en toute sa candeur.
Il était ivre et son âme était guillerette.
Sa vie champêtre lui procurait du bonheur.

Il savait moduler et même fredonner
Des airs que son ancêtre lui avait transmis.
L'air d'un violon parcourait ses pattes élancées.
Sa ferveur égalait les plus belles symphonies.

L'herbe est sa Demeure et le Ciel sa Voûte.
Ce solitaire a pourtant tout d'un vrai galant.
En ses suaves sons est une Présence.

Douceur et profondeur pour celui qui écoute,
Le langage des tréfonds d'un cœur jubilant.
C'est en ce Vivant que L'Âme est Quintessence.

Océan sans rivage

Gente Poule en sa mélancolie


Blason de Rentwertshausen (Thuringe, Allemagne)

Gente poule est mélancolique aujourd'hui.
- Tant de Temps pour que le monde change en nous.
A regarder toujours ce qui ne jamais ne nuit,
A nous morfondre en ces détours et ces remous !

Comme il faut être brave pour enfin se voir.
Le silence est la réponse qui en dit long.
Veiller à ce qui se passe en moi est un devoir.
Foin du monde qui périt, lors que nous marchons !

Je leur laisse volontiers leur existence.
Maître Coq, je me sens triste et n'ai que cet Appel :
Continuons notre Périple au milieu du décor.

J'ai rencontré ce jour Dame Tourterelle. *
Soudain, il m'est apparu cette évidence.
Tout ce qui semble dur et fort va vers sa mort **

Océan sans rivage

Et ** Ce qui est souple et faible va vers la vie. (Lao-Tseu)