Illustration de Cicely Marie Barker (1895-1973)
Nous a quittés notre petite elfe.
Elle rêvait des lointains pays, de ceux dont on ne revient pas.
Elle nous venait nous visiter et nous soupirer ses mélancolies.
Je suis à pleurer notre lutine, elle, qui se voulait nous ressembler et jouer tel un lutin.
Notre petite amie est partie.
Les bosquets de lamentent de son absence.
La nuit, nous n'entendons plus son furtif pas.
Notre Lutine ne trouvait pas le sommeil et veillait souvent en grimpant sur un bouleau.
Quand elle nous racontait ses rêves, nous l'écoutions avec beaucoup d'attention.
Elle était intarissable.
Je l'entends encore et la vois qui parle en levant les bras.
Elle nous disait :
Je sais que ce pays existe quelque part.
Je le sais, c'est au fond de moi.
Des images flottent au vent qui me les ramène.
Je ne suis pas folle.
Ce pays est mon Pays d'Origine.
J'ai perçu le clapotis des ruisseaux.
J'ai vu des vignes géantes.
La poussière des sentiers est dorée.
Les oiseaux sont tous transparents et l'on voit mille et un paysages sur leur plumage.
Ils volent si haut et laissent pleuvoir des nues de rosées.
J'ai vu les montagnes qui se balancent.
Le jour étreint la nuit, et là-bas, le silence est un chant qui vibre dans les cœurs et nous raconte l'incommunicable.
C'est sur la pointe des pieds, que je l'ai vue, une certaine Aube partir.
Je n'ai rien dit.
J'ai hoché la tête et je lui ai dit tout bas : Adieu ma Lutine.
Un jour, je te rejoindrai.
Ton ami Franck le Lutin des bois ne t'oublie pas.
Nous a quittés, cette petite qui avait dans les yeux des milliers d'étoiles.
Ai-je rêvé son compagnonnage ?
N'est-elle qu'une terrible hallucination ?
Je n'ai jamais compris ce qu'elle cherchait.
J'ai dit :
Va ma Lutine. Tu trouveras le Pays de Ton Origine.
Quelque part, je sais que je te retrouverai, même si tu n'es qu'un songe.
Je traverserai les mille vallées, et les mille forêts.
Je combattrai le Dragon de La Voûte Secrète.
Je brandirai l’Épée de Lumière et je pourfendrai les monstres du vieux lac.
Pour toi, je serai le Lutin-Elfe. Pour toi, je serai ce que tu veux de moi.
Les brumes se dissiperont comme par miracle et je te verrai.
Tu seras là.
Simplement, à nous chanter comme autrefois.
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