Un jour, un fou rencontra un pèlerin
Son bâton fidèle, il le tenait bien en main
A l’ombre d’un arbre, ils se parlèrent
Le fou avait le regard d’un lac riche de mystère
« Mon ami, entama le pieux voyageur, partageons ce pain »
Le fou lui sourit béatement et lui dit : « Ton pain vaut-il le mien ?
Le mien a fermenté dans les larmes et cuit dans le feu de l’amour
Il a connu la belle étoile, à la lune, il confie tout sans détours
Le soleil l’a revêtu d’une croûte dorée, il suinte de rosée
Quel est le pain que tu veux partager, qu’est-donc son levain
A-t-il connu le pétrissage douloureux, les tourmentes de la cuisson ?
Ton pain, l’as-tu trempé dans l’élixir, d’aucuns l’appellent Vin?
Si ton pain remplit l’estomac, prends le mien sans façon
Mords dedans, ou jette ton bâton, il faut être fou pour être pèlerin »
Notre voyageur sembla perplexe un moment, goûta aux propos
Le fou n’en était pas un, c’était plutôt un sage, déguisé en plaisantin
Son regard limpide brillait d’une lumière venue de loin
Soudain, le fou fit un bond, et s’éleva si haut
Le pèlerin crut qu’il était l’objet d’une illusion
Quand il voulut se lever, il vit à ses pieds, un pain fait de halo.
Océan sans Rivage
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