Drapeau de Novopavlovskoe (Russie)
Au soupir de l’automne, l’enfant marche en regardant le ciel. Je ne sais qui je suis ? lance-t-il aux nuages qui passent. Le cœur est étreint de nostalgie. Un pas en amène un autre, et le ciel s’enfuit à la cime des peupliers flamboyants. La solitude est une harmonie. Ici est un Lieu de paix, de perplexité et de profondeur, entre-les-temps. Que sont tous ces mots qui glissent sur les parois d’une vie lors que le seul instant se cristallise en cette Heure ? Bientôt, l’enfant regarde derrière le miroir, car c’est là que le temps se suspend. Il voit trois autres enfants. Des veillées en cette présence : je ne suis que pour vous, rien d’autre n’a d’importance. Ô vous que je désire entourer de mes deux mains de protection, vous éviter les souffrances, vous garder de toutes les questions, vous éloigner des impasses ! Petits corps blottis en mes entrailles et respirant mon désir. Les caresses fusent à la rondeur de la matrice et ce sont des flots de paroles qui chantent mille caresses et mille tendresses. Oh ! cette peur de vous voir vous cogner en cette autre matrice et vous écorcher à l’opacité du monde indifférent. Ô larmes de vous en moi qui de vagues en vagues vous enlacent à l’infini. Ce sont les yeux qui plongent en cette crucialité et vous disent : chers à mon cœur ! L’enfant continue de découvrir les batailles qu’il va mener contre sa propre hébétude et se dire : je leur donnerai La Merveille et La Féerie en leur enfance bénie. Ils échapperont à l’infamie. Comme les enfants s’accueillent et sont timides de tant de mondes encore à découvrir en eux ! Maladresse au creux de l’instant, des rires qui fusent au bord de l’eau. L’enfant vous dit : ne soyons jamais des égoïstes et partageons ! Ce que l’autre n’a pas et que vous avez, donnez-lui ! Votre vie est un chemin de Retour. Et comment transmettre ? Et comment ne pas se tromper ? Et comment ne pas être cette mère qui vous demande pardon ! Ô oui, pour tout ce que vous attendez et qui ne viendra pas et pour tout ce qui a été donné et qui est peut-être perdu ! Je suis alors celle qui vous dit : je suis là depuis toujours, depuis cet autre côté, en ce miroir de l’âme, hors du temps. Ai-je fui ? Volant sur les ailes de mon propre retour, je sais que je vous ai en mon regard éternel. Il ne périra jamais de vous avoir vus, bercés et regardés en ce par delà, par-delà. Quelque part, je vous attends depuis ma propre enfance et je n’ai rien à vous donner que ces moments de chants et de bienveillance. Alors L’enfant continue de marcher, car telle est sa destinée, telle est sa réponse à l’appel, tel est son pont. Souvenez-vous comme je me souviens de vous. Je suis là.
Océan sans rivage
Se lit aussi sur La Profondeur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire