Blason de Joudreville (Meurthe-et-Moselle, Lorraine)
Parti : au premier d'azur à la voile de navire d'or, au second coupé au I de gueules
à la fleur de lys d'or et au II d'argent aux deux étoiles d'azur rangées en fasce.
L’Eau
Y a-t-il un seul moment qui nous
sépare de Toi, lors que de L’Intime, Ton Compagnonnage devient Le
Silencieux secret où nul n’a accès si ce n’est Toi ? Que peuvent être
les écorchures du vent sur le Cœur en Ton Présent, lors que l’on
pressent, là, ce qui ne peut jamais disparaître, ne fut-ce qu’un instant
? Des épanchements, du Breuvage de L’Amour, il n’est plus que Lui qui
donne au Jour, Son Goût. Tel est L’Entendement des frissons de L’Aurore,
des fébrilités du Rêve qui à La Coupe ne peut plus percevoir autre
Chose. Visage lunaire à la pâleur radiante me retient et je m’en vais
contempler La Beauté.
Des nuits à sourire, des nuits entières à
laisser les cheveux se dénouer sur les flots qui rapportent les
nouvelles de L’Autre Rive. Se courber, Te mander, Te poursuivre, sourire
à l’effervescence mystérieuse, et se laisser absorber par ce puits sans
fond. L’Eau est L’Observatrice de toutes choses et ondoie discrètement
puis se lisse en L’Imperturbable. Je fus l’objet inconditionné de Son
observation. Longtemps, elle me souffla toutes les formes et parfois
m’assaillit sans pitié. Elle me fit descendre au plus profond des
remous, jusqu’à ce que soit glacé mon cœur de terreur. Elle me donna à
L’Inconnu, indimentionné, impénétrable, indistancié. Elle me dit en Sa
Clarté : Observe à ton tour. Entre en cette Réalité que tu pressens et
qui est La Seule possibilité d’être. Les vagues furent obscures et les
nuits furent longues. Elle m’enserra de Ses Bras et me contraint à La
Crucialité. Telle est La Vastité et Tel est L’Infinitésimal. Il n’est aucune approche possible si ce n’est par mon illimitation.
Des petites choses, des petits moments saisis à la coupe des éloquents
détails, précisions qui chirurgicalement nous révèlent au monde
manifesté. L’Eau me fit mention de trois étapes nécessaires,
incontournable en cette Aspiration. Tu ne peux hâter ces transformations, tu ne peux devancer leur union. Tu es à leur merci.
Chaque règne correspond à un corps de lumière. Chaque présence devient
substance de La Mémoire. Chaque Souffle est une Empreinte vive. Il t’est
donné de remonter Le Temps. Il t’est donné d’aplanir les montagnes. Je
ne sais que répondre. J’écoute. Elle m’enveloppe de Sa Fermeté et
continue : Le Royaume est en La Réalité Matérielle de Quintessence
vibrante et tu perceras le secret de La Terre en Son Verbe. Ceci est Le
premier Royaume. Le second Royaume relève du monde subtil où vit le
verbe angélique de Lumière et où circulent les démons. Il te sera révélé
les subtilités qui sont aussi très dangereuses. Telle est La
Connaissance à laquelle l’on te donne accès. Ce Royaume est accessible
par sa propre ressemblance. Nul n’entre jamais ici sans escorte. Sans
elle, le labyrinthe te rejette au monde de la pensée et des émotions. La
douleur est vive si tu n’es pas armé des aspirations de L’Appel. A Ton
Carquois, place les flèches de L’Amour. Ténacité et face à face en Ton
Miroir. Des peurs ancestrales, L’Illusion te guette et chacun de tes pas
doivent se centrer et s’aligner au Son de L’Origine. Qui donc me dit
ces choses ? Qui donc ne me les dirait pas ? Où vais-je ? me dis-je. Boire en L’Amour et t’unir à Son Océan, me répond-on.
L’Amour s’aiguise de Ta Sincérité. Ce Vin* est le prétexte extatique
par lequel tombent toutes les résistances rationnelles, et les mots
trempent leurs lèvres en La Coupe pour t’arracher de tes ténèbres. Ô
Voix !
* Le Vin dont il est question n’est
nullement un breuvage concret enivrant ni il s’agit d’une quelconque
substance hallucinogène comme on pourrait le croire, Cela provient du
seul effet du voyage intérieur. Il est la réalité personnelle du
cheminant qui est à le vivre lors qu’il entre en cette perception initiatique.
L’on ne cherche rien à priori, mais Cela se cherche en nous.
L’expérience est singulière et nous relie au Verbe de l’éloquence. L’on
traduit ce périple en mots lors de la redescente subtile de L’Esprit. Le
cheminant perçoit des mondes intelligibles qui le relient à la
connaissance du Réel, en ce prisme manifesté, Trésor caché. Les
voiles sont les distances qui deviennent des prétextes pour être en ce
Compagnonnage lucide et émerveillé. Le Monde devient Autre, libérant ainsi, telle une Fleur,
La Saveur de L’Âme Supérieure. Le monde intelligible est un monde
proprement imaginal et non imaginaire. Il vient du jaillissement et
d’une Rencontre supra-mentale. L’on ne désire pas être ceci ou cela.
Cela EST et Cela se vit, en déploiement effusif. L’Homme est une semence
germinatrice comme l’embryon au sein de La Mère.
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