Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

samedi 28 septembre 2019

Une question de hauteur



Blason de Bukovec (Slovaquie)


Deux oiseaux de gueules conversèrent à la vesprée,
Jugés sur les branches maîtresses d'un marronnier d'Inde
Qui trônait, majestueux, au milieu d'un pré.
On les eût pris pour des faisanes ou même des dindes,

Si n'étaient que ces volatiles préfèrent le sol,
Sans vouloir, pour autant, les taxer d'impotence.
De l'échange, je n'ai réussi à prendre au vol
Que des mots qui pourraient me valoir la potence

S'il me prenait l'imprudence de les répéter.
Très peu de gens, d'ailleurs, les pourraient supporter.
Ce que les animaux pensent de l'espèce humaine

Ferait pousser à la plupart des cris d'orfraie,
Surtout en ces temps où toute vérité effraie.
Peut-être vous en parlerai-je la fois prochaine ? *

*  *  *

* Quoique en France, qui se prétend pays de Voltaire,
Cela est devenu quasi impossible.
À n'être plus entendu, il vaut mieux se taire
Pour ne pas servir aux hypocrites de cible.

Dans certains cas, il faut préférer le silence
Pour mieux contourner ceux qui se croient plus malins
Mais ne font que truquer les poids de la balance.
Sans doute ce propos semblera-t-il sibyllin

À qui n'en pourra saisir le sens implicite :
Contre ce système, il faut agir en amont
Car ce que de manière collective nous formons

Prend sa source en chacun ; voilà pour l'explicite. **
La vraie révolution, c'est l'esprit libéré,
Répondant de lui-même, sans plus rien transférer.

Marc



** C'est le principe même de l'égrégore, produit par la convergence des pensées qui vont toutes dans le même sens et dont l'esprit-groupe ainsi formé sur les plans subtils finit immanquablement par se cristalliser, soit sous la forme d'un événement, soit sous la forme d'un avènement, c'est-à-dire d'une personnification. Une phrase attribuée à Bossuet (donc considérée comme apocryphe) illustre bien le propos : « Dieu se rit des créatures qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes.» (sans doute inspirée de ce passage, extrait des Œuvres complètes : « Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »

L'oiseau, en général, symbolise l'âme et la liberté, non pas celle qui s'assimile aux licences de ce monde de finitude, c'est-à-dire se percevant comme sa propre fin, mais celle, justement, qui en est l'affranchissement. Sur le blason, l'arbre symbolise la connaissance et les oiseaux, l'esprit qui par elle prend de la hauteur (induisant la verticalité et l'intériorité) et donc agissant selon son âme. L'action véritable est d'abord une question d'orientation de l'esprit. C'est elle qui détermine la destination. Révolution sans révolution intérieure est un trou dans l'eau (Lanza del Vasto). Ainsi, ce qui conforte et pérennise un système, ce ne sont pas les pouvoirs en place mais l'adhérence intérieure de chaque individu. Le travail en amont consiste donc à s'en décoller.

De gueules est l'émail des oiseaux. Cette couleur combine deux symboliques : l'une, héraldique, qui veut que ceux qui la portent dans leurs armes sont obligés de secourir ceux que l’on voudrait oppresser par injustice. (Marc de Vulson de la Colombière, La Science héroïque, Paris, 1644, pp. 34-35.) ; l'autre, alchimique, qui en fait la couleur de l'aube, le combat entre la lumière et les ténèbres (l’œuvre au rouge).

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