Blason de l'Amt de Fionie (Danemark)
L’orage craquelle le ciel de lumières éblouissantes, et les toits se
confondent sans ménager l’instant. Ce matin, nous étions à marcher sur
les feuilles odorantes, puis de nouveau comme facétieux, le lutin vint
nous rappeler les bois humides et les gouttes saupoudrées de soleil
flamboyant. J’ouvre la fenêtre pour ne pas perdre un seul des
grondements, là-bas, ceux des montagnes environnantes, et le ciel de se
morceler de pâleur, enfilant les lueurs, tissant en l’abstraction les
perles de chaque senteur. La pluie donne au mur d’en face des couleurs
qui tracent des morceaux de sueur et le lutin m’amène comme par magie
dans le pays des fleurs. Ne sont-elles point fanées, demandai-je, surprise.
Nenni, il est une bougie dont l’étincelle a le pouvoir d’aviver chaque
chose et les fleurs jamais ne meurent. Du moins, l’on dit qu’elles se
renouvellent chaque fois que le vent qui souffle vient de la lointaine
Arcadie. Alors, j’acquiesçais car le lutin dit toujours vrai lors
qu’on lui pose une question. Ses réponses vous marquent pour toujours.
Il sait quand tremble la terre, et quand les nains viennent jouer dans
la nuit claire. Il connaît les maisons des petites fées et quand vous
avez soif, très soif, il vous présente un bon chocolat parfumé de
cannelle. Certains lutins vous préparent, dans les règles de l’art, du
thé noir sucré de lait. Un délice. Tiens petit homme, le ciel s’éclaire
au soir tombé et les nuages mélangent des couleurs allant du gris au
rose incendié. La saison a ses humeurs et nous voilà à reposer près de
l’âtre tandis que trois flammes chantonnent, trois flammes qui font le
gué. Merci petit homme pour m’avoir compagnée lors que les toits
ondulent sous le crépuscule, comme étonnés.
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