Blason de Pöllau (Styrie, Autriche)
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il reste au réfectoire assis parmi les autresPour partager le vin et le pain des apôtres.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il se voit en Jésus au centre de la Cène,
Son imagination le met souvent en scène.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
La branche qui dépasse à travers les fenêtres
Est pour lui la forêt respirant de mil hêtres
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il se voit condamné pour une pièce obscène,
Fantasme rédigé pour un riche mécène.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il observe en secret la fille d’émeraude
Dont les yeux lucides lui empêchent la fraude.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il écrit un sonnet pour cette bien-aimée
Et raturer ainsi sa passion enflammée.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Ce rêveur juvénile achève la maraude,
De mots, de sentiments, pris dans la source chaude.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il veut les partager avec la déprimée
Madame Bovary, qu’il suppose animée.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il pourrit au lycée en héros romantique
Croyant au Rouge et Noir et dans sa fin tragique.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
De vives amitiés le ramènent sur terre:
Ivre il apprend à vivre et n’est plus délétère.
Toujours contemplatif et chaque jour pensif,
Il voit l’heureux versant de l’amour euphorique
Qu’il met en poésie harmonieuse et lyrique.
Désormais réaliste et chaque nuit festif
Il n’est plus spectateur mais agit en panthère
Qui traque la beauté parfois dans l’adultère.
Florian (Aurore Née)
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