Après moi le déluge

Grandes armoiries du Fonds International de Bienfaisance pour l'Humanité

par l'artiste russe Sergey Panasenko

Telles sont les pensées qu'une nuit me souffla l'Homme Vert :
Les hommes s'imaginent être livrés à eux-mêmes
Et se pensent volontiers seuls dans l'Univers
Qu'ils se voudraient enfermer dans des théorèmes

Et dont ils n'ont qu'un entendement matériel.
Leur science n'a pas pour dessein la montée de l'âme
Qui n'est que de passage en ce monde matriciel
Où elle vient tisser de son monde futur la trame,

Mais s'oriente tout entière vers les applications
Au service des pulsions psychiques et corporelles,
Sans prendre la pleine mesure des implications.
L'après-moi-le-déluge comme conscience temporelle,

Indigne d'une humanité responsable,
S'illustre par les actes, quand même les bouches le taisent.
Des erreurs répétées l'on devient coupable
Car l'appât du gain est du Vivant l'antithèse.

C'est de réduire la réussite en terme d'avoir

Qui entraîne la mise à sac de la planète ;
De détourner, à seules fins utiles, le savoir
Qui a réveillé et tentaculé la Bête.

L'on a cru trouver, hors des temples, la Substance,
Pour en bâtir d'autres, plus vides que ceux d'avant ;
Pourtant, l'on s'obstine, sans la moindre repentance,
À semer les tempêtes en chevauchant le vent.

Voici que la terre, ne supportant plus sa charge,
Entrera en colère contre cette arrogance
Qui l'ont changée en dépotoir et en décharge.
Il ne restera rien de cette fausse (fosse) abondance.

L'Abbé Théophile