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jeudi 1 novembre 2018

Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil


Cinq siècles après la parution de ce sonnet, le propos de Joachim du Bellay est d'une actualité criante, à cette différence près qu'entre-temps, les cours royales se sont démocratisées et atomisées en une multitude de cercles et de réseaux sociaux. Ainsi, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être purement fortuite.

Blason de Offenhausen (Autriche)

Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire,
Sinon en leur marcher les princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil.

Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire,
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil.

Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,
Et le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage
S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.

Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C’est quand devant le roi, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi.

Joachim du Bellay (1522-1560)

Les Regrets (1553-1557)

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