Blason de Heroldsbach (Bavière, Allemagne)
Les souverains ont toujours eu leurs conseillers,
Sauf ceux qui étaient sous l'inspiration divine,
Une espèce dont l'histoire ne fut guère embouteillée
Et aujourd'hui moins que jamais, on le devine.
Certes, on ne peut pas servir Dieu et Mamon, (1)
Car c'est en absolu l'impossible ménage ;
Ce serait comme confondre l'ange et le démon ;
Il est périlleux de dépasser ce bornage.
Mais il sera toujours des apprentis-sorciers
Pour jouer avec le feu, des esprits viciés
Et machiavéliques pour enfreindre les limites.
Bainville disait : « Tout a toujours très mal marché. » (2)
Que dire, à l'heure où tout est soumis au marché
Qui relègue toutes les autres lois au rang de mythes ? (3)
L'Abbé Théophile
Le titre de ce sonnet ne fait pas allusion aux politiques d'aujourd'hui qui ne sont plus les héritiers de rien ni de personne, mais à ceux qui sont les vrais dirigeants de ce monde : les marchands et les financiers (c'est-à-dire les spéculateurs) .
(1) Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. (Matthieu, 6:24)
(3) La dérégulation du marché ne vise pas uniquement la libre circulation des marchandises et des capitaux, ainsi que des travailleurs « flexibilisés » (c'est-à-dire, dans les faits, déracinés), mais entend également faire sauter tous les verrous liés aux droits et aux codes nationaux et donc, pour ce faire, à subordonner la souveraineté des pays à un pouvoir de nature supranationale, au mépris de la volonté des peuples et de la démocratie elle-même, prônée par ailleurs comme le seul modèle possible et donc obligé.
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