Symbole bouddhiste de la fleur de lotus
Le Xinxin Ming ou Hsin-Hsin-Ming (Inscrit sur l'esprit croyant) est le nom chinois d'un poème du bouddhisme zen attribué au patriarche chinois Sengcan au VIe siècle. Ce plus ancien texte sacré du zen est basé sur l'enseignement de la non-dualité.
La Parfaite Voie ne connaît nulle difficulté,
Sinon qu'elle se refuse à toute préférence.
Ce n'est qu'une fois libéré de la haine et de l'amour
Qu'elle se révèle pleinement et sans masque.
Une différence d'un dixième de pouce,
Et le ciel et la terre se trouvent séparés.
Si vous voulez voir la Parfaite Voie manifestée,
Ne concevez aucune pensée, ni pour elle, ni contre elle.
Opposer ce que vous aimez à ce que vous n'aimez pas,
Voilà la maladie de l'esprit.
Lorsque le sens profond de la Voie n'est pas compris,
La paix de l'esprit est troublé et rien n'est gagné.
La Voie est parfaite comme le vaste espace,
Rien n'y manque, rien n'y est superflu ;
C'est parce que l'on fait un choix
Que sa vérité absolue se trouve perdue de vue.
Ne poursuivez pas les complications extérieures,
Ne vous attardez pas dans le vide intérieur ;
Lorsque l'esprit reste serein dans l'unité des choses,
Le dualisme s'évanouit de lui-même.
Et quand l'unité des choses n'est pas comprise jusqu'au fond,
De deux façons la perte est supportée.
Le déni de réalité peut conduire à son absolue négation,
Alors que le fait de soutenir le vide peut résulter
en une contradiction avec soi-même.
à suivre
Cité par Daisetz Teitaro Suzuki (1870-1966) en son Essais sur le Bouddhisme Zen, tome 1
traduit sous la direction de Jean Herbert (1897-1980).
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