Drapeau
revisité et réel de l'Union Européenne
Ma
chère Mado, je sais que tu n'aimes pas parler de politique, encore
moins t'en occuper, non pas parce que tu te situes au-dessus de la
foire d'empoigne qu'elle représente trop souvent, ni à cause de la
corruption dont elle le sûr vivier ou de la tartufferie qu'elle
illustre lamentablement, mais par les effets de cette paresse
intellectuelle qui t'interdit d'aller trop profondément dans la
pensée elle-même, quel qu'en soit l'objet. À l'instar de beaucoup de
personnes, tu confonds la politique avec le partisianisme et le
politisme, c'est-à-dire la vie réelle avec le bac à sable. Peu
importe, au demeurant, je désirais juste te faire part d'une
réflexion qui m'est venue ce matin. Tu connais l'expression « bonnet
blanc, blanc bonnet » qui sert à pointer l'idée qu'une
politique en vaut une autre et que les hommes qui sont censés les
incarner sont parfaitement interchangeables car les directives
réelles sont données ailleurs que dans leur champ d'action. C'est
le cas de pays qui ont perdu leur souveraineté, comme la France.
L'on continue pourtant de parler d'extrêmes, de droite comme de gauche,
histoire de donner le change à travers un pluripartisme étendu et
de façade dont la fonction principale est de jouer sur scène la
comédie démocratique. Aujourd'hui, tout ce beau monde se retrouve
plus ou moins fondu et confondu et nous obtenons ainsi une situation
inédite : celle d'un extrême centre, c'est-à-dire d'un
système politique qui reprend et combine le pire des deux autres.
Les politiques sont manifestement nombreux à s'y reconnaître, mais
plus personne ne s'y retrouve. C'est à ce titre seul que ta réserve
est acceptable. Car dis-toi bien que ces branquignols sont bien
moins scrupuleux et ce n'est pas la vergogne qui les étouffe.
Foin
de ce que nous disent tous ces gagne-pouvoir !
Les
chiens aboient, la caravane est de passage.
Rendez
les clefs, nous ne voulons plus vous revoir ;
Nous
exigeons d'être gouvernés par des sages.
Nous
ne parlons pas de cerveaux hypertrophiés
Qui
n'ont, en guise de pratique, que les hautes écoles,
Ni
de rongés d'ambition au cœur atrophié
Ou
de sortis du rang qui mordent aux protocoles,
Mais
d'hommes qui placent la conscience au-dessus de tout
Et
qui ne mettent pas les doigts dans la confiture ;
D'hommes
qui ne vivent pas comme en villégiature,
Ni
jouant de leur mandat comme d'un passe-partout.
Nous
en avons assez de ces âmes mercenaires
Qui
sont juste de leurs privilèges les gestionnaires.
Le
Spectre à trois faces
Les
voies de la Reconquête
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