Blason de Sankt Georgen am Längsee (Carinthie, Autriche)
Te veux-tu que je te révèle ce que
l’âme intrigante ourdit chaque jour et chaque nuit sans relâche ? Te
veux-tu t’asseoir auprès de moi, Ô noble Chevalier ? Ainsi parla un
vieil homme sur le chemin rencontré, qui fouillait avec son bâton
quelque poussière sur le sentier. Le chevalier qui avait attaché sa
monture à un arbre, s’approcha de l’intrigant voyageur. Souvent,
l’on fait de la route son contraire. C’est ainsi que l’âme concupiscente
est sans cesse active et s’emploie à porter les plus immondes masques. –
Comment alors reconnaître les stratégies du Vivant ? interrogea le chevalier.
– Lors que tu vois avancer la ruse, elle se signale souvent par ses
moult mensonges. Jamais, elle ne s’assoit longtemps en ta compagnie et
s’évertue à t’inquiéter. Elle prononce une myriade de promesses et ne
jamais les tient. Ainsi est faite la tromperie. Sans cesse, aie à ton
esprit les discordes qui s’y associent. Prends garde à l’âme entachée de
sorcellerie. N’écoute que le vent qui en sa soudaineté te vient cingler
et te faire sursauter. Combien de mielleries cachent des serpents et
des scorpions dans les fourrés ? Comme est fat l’homme qui perd les
nuances et le discernement ! Il met à son cou les chaînes de son propre
blâme. – Que faire, donc ? demanda le chevalier, je me
sens mille fois en danger, et mille fois je prends refuge sur un Mont
qu’un Sage m’a montré, il y a quelque temps, mais suis-je réellement en
sécurité ? – Apprends, Ô Chevalier, à laisser les mille feux de la folie
t’écorcher, car en elle est un Lieu qui garde de la traître raison.
L’oubli du monde est gage d’une florescence nouvelle qui te donne à
l’ignorance. Celle-ci est pure nudité qui te sauve lors que les flots de
l’océan se font impétueux. Celui qui est sur le Chemin dit Adieu à
tous les raisonnements et s’attache uniquement à L’Amant. Mais l’on me
jettera l’opprobre, répliqua le Chevalier, ma réputation sera ruinée. – Justement, hors des sentiers conventionnels se trouve un secret, lui répondit le vieil homme.
– Mon cœur sera -t-il préservé de son propre feu ? – De quel feu
désires-tu te prémunir, Ô Chevalier ? – De celui qui ronge et détruit
tout Retour possible vers Le Roi. – Tout ce qui vient te heurter est la
véritable protection. Tout feu qui incendie ton cœur est souffrance qui
te maintient en vie. Tout conformisme est destruction. Lors que tu te
débats en tes entrailles, tout le reste disparaît et seule la crucialité
t’empoigne et te donne à La Conscience. Maintenant, va ! Je te visite
en chaque instant qui est notre rencontre au Jardin de l’abondance.
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