Blason de Jeleznogorsk (Sibérie, Russie)
La
perception ordinaire du monde est d'abord sensitive ou sensorielle,
liée, donc, aux cinq sens * qui n'appréhendent les formes ou les
agrégats que dans leur manifestation relative et transitoire mais
sans saisir leur substance. Ce que la plupart tient pour la réalité
n'est qu'un déroulé séquentiel de phénomènes transitoires donc
éphémères.
Qu'est-ce
qu'un verre d'eau ? L'eau est discontinue, elle est composée de
molécules.
Et
la molécule ? Elle est discontinue et composée d'atomes.
Et
l'atome ? Il est discontinu et composé d'un noyau et d'électricité.
Et
le noyau ? Il est discontinu et composé de neutrons, plus de
protons, plus de mésons, plus de... etc.
Et
l'électricité ? Elle est discontinue et composée d'électrons.
Et
le neutron ? Il est discontinu et composé de neutrinos.
Et
l'électron, et le neutrino ? Idem.
Et
donc, par extension, l'infime ? Idem.
Le
mystère de la substance (ce qui est continu) demeure.
Réduire
les derniers éléments composants, non plus à de la substance mais
à du mouvement, ne change pas la difficulté. Qu'est-ce qui est mû
? Et quel est le moteur ? Et d'où vient qu'il y ait un moteur ?
La question est foncière et s'inscrit dans les fondamentaux de la
métaphysique. Platon, en son temps, se la posait déjà .
Un
concept (du latin concipere : contenir entièrement) est une
représentation générale et abstraite de la réalité, l'idée
qu'on s'en fait.
L'idée
est une mise en relation subjective, liée à une conscience, donc à
une condition perceptive, mais son objet est vide (au sens que
n'ayant pas de substance propre).
La
vacuité est tout le contraire du néant qui désigne ce qui n'est
pas.
La
vacuité est le champ de l'être-en-soi (l'êtreté), l'espace sans limite de
l'Irréductible.
Car
ce qui est ne peut pas cesser d'être. (Lanza del Vasto)
Aucun
concept ne peut formuler ni contenir l'Absolu. C'est l'Absolu qui
contient tout : le manifesté et le non-manifesté, le phénomène
(l'apparence) et le noumène (la substance ou la chose-en-soi).
Marc
* Chez la plupart, elle ne dépasse guère ce stade premier que pour aller dans le sensuel (la recherche du plaisir) et la sensation (la recherche d'émotions fortes), avec une prédominance des réactions d'ordre affectif et donc une traduction essentiellement émotionnelle de l'existence, depuis la sensiblerie brute jusqu'à la sensibilité fine.
Discontinuité et impermanence
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