Chaque matin, je m'envole, joyeuse et bourdonnante,
De ma ruche sise sur les toits de l'Opéra ;
Je suis une petite coquine aux mœurs étonnantes ;
Très coquette aussi puisque je me nomme Flora.
Parfois, avant de me rendre à mon ouvrage,
Je passe faire ma révérence audit Blasonneux ;
Je lui danse deux trois rondes et lui m'en rend hommage ;
Puis je m'en repars de mon vol vertigineux
Vers le Jardin des Tuileries où je butine
La gente florale dont je fais le meilleur des miels,
Supérieur, dit-on, à celui de la Gâtine.
Telle est mon humble vie d'insecte mellifère,
Allant et venant entre la terre et le ciel ;
Tant qu'il y a des fleurs, je suis à mon affaire.
ML & JW
Vulson de la Colombière qui, dans la Science Héroïque (1644) aborde l’héraldique d’un point de vue symbolique, présente l’abeille comme symbole de vertu et voit dans l’essaim et la ruche l’incarnation de l’ « obéissance que les peuples sont obligés de rendre à leurs rois »[1]. Elles symbolisent aussi l’éloquence car ce qui sort d’elles, le miel, est doux et agréable. Il est dit qu’elles firent jadis du miel sur la bouche de Platon, de Pindare, et de saint Ambroise de Milan. Enfin, elles sont symbole de chasteté et de virginité. C’est pourquoi on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les églises à l’occasion des services divins. Si on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du parfum des fleurs et ne pas connaître la sexualité. En effet, on a longtemps cru par le passé que les abeilles, asexuées, naissaient spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs [2]. On pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter. Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent pas dans les plaisirs, et ne connaissent ni l’union des sexes, ni les efforts pénibles de l’enfantement. »[3]
Mgr Freppel, évêque d’Angers de 1870 à 1891 porte pour armoiries d’azur à l’abeille d’or. Devise : Sponte favos oegre spicula, « Volontiers son miel, à regret son dard ». Urbain VIII, pape de 1623 à 1644, porte d’azur à trois abeilles d’argent posées 2 et 1. En 1808, les Grands dignitaires de l’Empire napoléonien portent obligatoirement sur leurs armes un chef d’azur (partie supérieure du blason) semé d’abeilles d’or.
Mgr Freppel, évêque d’Angers de 1870 à 1891 porte pour armoiries d’azur à l’abeille d’or. Devise : Sponte favos oegre spicula, « Volontiers son miel, à regret son dard ». Urbain VIII, pape de 1623 à 1644, porte d’azur à trois abeilles d’argent posées 2 et 1. En 1808, les Grands dignitaires de l’Empire napoléonien portent obligatoirement sur leurs armes un chef d’azur (partie supérieure du blason) semé d’abeilles d’or.
Dictionnaire des symboles
Notes :
[1] Vulson de la Colombière / Frédéric Luz, la symbolique du blason, la Place royale, Paris, 1991, p. 125.
[2] Hans Hermann, Michel Cazenave, Encyclopédie des symboles, Librairie générale française, Paris, 1996.
[3] Louis Charbonneau-Lassay, Le bestiaire du Christ, Albin Michel, Paris, 2006, p. 865.
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