D'azur au chevron d'or, accompagné de trois palmes d'argent,
les deux du chef adossées, surmonté d'une anémone du même.
les deux du chef adossées, surmonté d'une anémone du même.
Allégorie 13 – L'Anémone
L’Anémone, que l’on distinguait de loin au milieu de ses compagnes, par la teinte de sang qui colore ses pétales, soupira alors, et , soulevant sa tige inclinée, sembla dire ces paroles :
Pourquoi ai-je si peu de part aux hommages que l’on rend aux autres fleurs, quoique ma beauté soit éclatante et ma couleur agréable ! Quoi ! personne ne fait l’éloge de mes agréments , personne ne désire me cueillir ! Quelle est donc la cause de cette indifférence marquée ! Je m’enorgueillis des riches nuances de mon vêtement, et cependant celui qui m’aperçoit me dédaigne : on ne me place point dans les vases qui décorent les salons ; que dis-je ! je semble rebuter également et la vue et l’odorat ; on ne me donne que le dernier rang parmi les fleurs qui ornent les parterres ; on va même jusqu’à me chasser du milieu d’elles, et à m’éloigner de leur douce compagnie. Tout cela n’a lieu, à ce que je m’imagine, que parce que mon cœur est noir ; mais que puis-je contre les décrets de la providence ! Aussi, en considérant que mon intérieur est plein de défauts, et que mon cœur est souillé de vices, et sachant que le Très-Haut ne fait pas attention aux formes extérieures, mais seulement aux qualités du cœur, je vois que ma complaisance pour ma beauté apparente est précisément ce qui m’a privée de la faveur divine. Je suis semblable a l’hypocrite, dont la conduite est irréprochable en apparence, mais dont l’âme renferme la turpitude : au dehors, son mérite ne saurait être trop prisé ; mais au fond il est bien petit. Si mon intérieur était conforme à mon extérieur, je ne serais pas obligée de me plaindre, et si Dieu l’eût voulu, j’aurais pu être estimée et offrir à l’odorat une émanation suave ; mais le bien ne provient que de celui qui est réellement bon. C’est ainsi que les signes de la faveur ne paraissent que sur ceux dont la divine maîtresse a agréé les hommages. Qu’il gémisse douloureusement et qu’il verse des larmes abondantes, celui que les dédains de sa céleste amie plongent dans le chagrin, et qui est privé de connaître l’essence véritable de cette éternelle beauté !
Ne me blâme point si j’ai déchiré mes vêtements ; ton reproche aggraverait le mal que l’amour m’a causé. Mes fautes ont noirci mon âme, et le destin contraire a fixé l’arrêt de mon malheur. Ceux qui me voient, m’admirent ; mais, hélas ! celui qui m’a formé sait que je renferme un cœur hypocrite : mon extérieur est la beauté même ; mais les vices sont renfermés dans mon sein coupable. Quelle honte, lorsqu’au dernier jour je serai interrogé ! Hélas ! je n’aurai point d’excuse à apporter. Ah ! si tu écartais le voile qui cache mon ignominie, tu verrais la joie sur le visage de ceux qui me haïssent.
Pourquoi ai-je si peu de part aux hommages que l’on rend aux autres fleurs, quoique ma beauté soit éclatante et ma couleur agréable ! Quoi ! personne ne fait l’éloge de mes agréments , personne ne désire me cueillir ! Quelle est donc la cause de cette indifférence marquée ! Je m’enorgueillis des riches nuances de mon vêtement, et cependant celui qui m’aperçoit me dédaigne : on ne me place point dans les vases qui décorent les salons ; que dis-je ! je semble rebuter également et la vue et l’odorat ; on ne me donne que le dernier rang parmi les fleurs qui ornent les parterres ; on va même jusqu’à me chasser du milieu d’elles, et à m’éloigner de leur douce compagnie. Tout cela n’a lieu, à ce que je m’imagine, que parce que mon cœur est noir ; mais que puis-je contre les décrets de la providence ! Aussi, en considérant que mon intérieur est plein de défauts, et que mon cœur est souillé de vices, et sachant que le Très-Haut ne fait pas attention aux formes extérieures, mais seulement aux qualités du cœur, je vois que ma complaisance pour ma beauté apparente est précisément ce qui m’a privée de la faveur divine. Je suis semblable a l’hypocrite, dont la conduite est irréprochable en apparence, mais dont l’âme renferme la turpitude : au dehors, son mérite ne saurait être trop prisé ; mais au fond il est bien petit. Si mon intérieur était conforme à mon extérieur, je ne serais pas obligée de me plaindre, et si Dieu l’eût voulu, j’aurais pu être estimée et offrir à l’odorat une émanation suave ; mais le bien ne provient que de celui qui est réellement bon. C’est ainsi que les signes de la faveur ne paraissent que sur ceux dont la divine maîtresse a agréé les hommages. Qu’il gémisse douloureusement et qu’il verse des larmes abondantes, celui que les dédains de sa céleste amie plongent dans le chagrin, et qui est privé de connaître l’essence véritable de cette éternelle beauté !
Ne me blâme point si j’ai déchiré mes vêtements ; ton reproche aggraverait le mal que l’amour m’a causé. Mes fautes ont noirci mon âme, et le destin contraire a fixé l’arrêt de mon malheur. Ceux qui me voient, m’admirent ; mais, hélas ! celui qui m’a formé sait que je renferme un cœur hypocrite : mon extérieur est la beauté même ; mais les vices sont renfermés dans mon sein coupable. Quelle honte, lorsqu’au dernier jour je serai interrogé ! Hélas ! je n’aurai point d’excuse à apporter. Ah ! si tu écartais le voile qui cache mon ignominie, tu verrais la joie sur le visage de ceux qui me haïssent.
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