Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

samedi 9 septembre 2017

Les Allégories du Jardin - Le Basilic


Blason de la famille Hanke (Basse-Silésie, Pologne)

Allégorie 10 – Le Basilic


Voici le moment où ma fleur orne ton jardin, dit alors le basilic ; donne-moi donc tes ordres, et prends-moi pour ton commensal. Mes feuilles fraîches et délicates t’annoncent mes rares qualités :

De même que la danse ne saurait être agréable sans le son des instruments, ainsi l’esprit ne saurait être réjoui sans moi qui sers à le fortifier. Je suis promis aux élus dans le paradis ; ma couleur est la plus harmonieuse de toutes les couleurs ; dans ma forme, je n’ai point d’égal ; et mon sein renferme un parfum précieux, qui pénètre jusqu’au fond des cœurs, et que connaît celui qui vient me cueillir dans mon parterre. Je suis l’ami des ruisseaux, et le compagnon des fleurs ; je partage les secrets de ceux qui s’entretiennent au clair de la lune, et j’en suis le dépositaire le plus fidèle, Cependant tu auras peut-être entendu dire qu’il existe un délateur (la menthe ) parmi les êtres de mon espèce ; mais je t’en prie, ne lui fais pas de reproches : il ne répand que sa propre odeur ; il ne divulgue qu’un secret qui le regarde ; il ne dévoile enfin que ce qu’il peut découvrir. S’il manifeste ses trésors, il est bien le maître de les produire au jour ; s’il exhale son odeur, lui est-il défendu de se faire connaître ! Et voilà cependant l’unique cause qui lui a fait donner le nom injurieux de délateur. Mais celui qui est indiscret pour lui-même, ne peut être assimilé à celui qui révèle des secrets qu’on lui a confiés ; de même que celui qui prodigue le bien qu’il possède, ne peut être mis en comparaison avec celui que son naturel pervers porte à faire du mal. Quoi qu’il en soit, il est certain que tous les hommes conviennent, d’une manière irrévocable, que rien n’est plus blâmable que la délation. Mon fière, réfléchis là-dessus. Adieu.

Ô toi qui veux pénétrer le secret de mon amour, cesse tes instances, je t’en conjure, et laisse-moi avec ma passion. J’ai reçu en dépôt le doux secret que m’a confié mon amie ; pourquoi veux-tu que je le divulgue ! je ne suis point un indiscret.
 

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