Mon Royal Akishinonomiya
Livre 47
L’Acte est un Etat d’Être. Ni mots, ni phrases n’attestent de rien tant qu’il n’est pas d’unité en Soi. Nous pouvons anticiper de par la pensée qui s’éclaire en nous. Nous pouvons nous asseoir sous un arbre et laisser Cela qui se visite. Sommes-nous Cela qui se veut voir ? Lors que la graine est enfouie sous la terre, elle connaît son désir et se laisse aussi désirer. Elle sait que pour s’extraire de la terre, elle doit laisser exactement L’Acte fondateur de son être se soumettre à La Connaissance primordiale. Tout dans le germe est contenu. Ce Tout est contenu avant, est contenu pendant, est contenu après. Rien ne le dissocie. Il est à se vivre. La graine est fidèle à elle-même. Elle ne peut, ni plus, ni moins. Elle est celle qui se cherche. Le Soleil est Le Rayonnement qui lui permet de tracer ce qui se trace. Peu importe comment Cela se trace, il est un Tracé qui obéit strictement à la finalité. Peu importe qu’une autre graine lui dise : tu n’es pas ma semblable. Elle lui répondra en son langage : je suis semblable à toi, quand bien même cela n’est pas tout à fait une similitude. Tu es une autre de mes possibilités d’être qui se féconde en la matrice et tu expires telle que tu laisses cette vie t’absorber en ton intériorité, jusqu’à ce que tu comprennes ton histoire et jusqu’à ce que tu en fasses acte de témoignage. Il n’est rien qui ne contredise rien, mais tout est à s’offrir en richesse de sens et d’essence. Ô fils vénéré, sache que j’ai appris à observer. Il m’a fallu du temps pour saisir la dualité et son intelligence. Or, il est une Intelligence qui œuvre. Tandis que les uns se placent du côté des ténèbres, il en est d’autres qui attendent du côté de La Lumière. Parfois, ils ne savent plus rien et se désolent. Que n’ont-ils plutôt cette intention louable et téméraire : Considérer ce monde en Sa Lumière Une. Tourner son Cœur en L’Orient, c’est faire montre de Son Étonnement. Or, Il est à s’étonner. Il est à se découvrir et à se parler. Il est Son Jeu qui, en Sa toute Souveraineté, est à Être en Sa Lumière totalisante. Ceux qui entrent en cette Unité sont des Seigneurs. D’aucuns les appellent les dieux. D’autres font mention de héros. Pourquoi donc ? Parce qu’ils se sont extraits du figement, parce qu’ils ont vu en eux la semence se fendre et qu’ils ont pu ainsi vivre le périple de leur âme. Celui qui se fige en la linéarité est un être qui glisse sur le temps chronologique et ce temps est à l’engloutir. Par contre, celui qui entre dans les mondes successifs du mental et supra-mental est par essence un héros, car son voyage est précisément une longue initiation. Elle lui donnera à vivre mille combats et mille autres non-combats. L’acte est aussi non-acte. Ô Samouraï, marche avec humilité lors que ton épée s’unit pleinement à La Lumière de ton âme, nul avec toi n’est en danger. Tout au plus seras-tu à donner par ton être beaucoup de leçons aux ignorants.
Mon du clan Shishini Botan
Livre 48
Nous, samouraïs, sommes à observer une recrudescence de vanité et d’effervescence hâtive en ce monde. Les gens plient les distances et ne comprennent plus la reliance du début avec la fin. Ce système de pensée est erroné jusqu’à la moelle, mais qui voudrait enfin le reconnaître ? Des prétentieux, des agités, nous en rencontrons souvent, au-delà de ce qu’il est concevable d’imaginer. Le Samouraï opte pour l’attitude la plus effacée car il éprouve une grande compassion et ne désire nullement être en une quelconque attitude négative. Il passe son chemin. Pourquoi agit-il ainsi ? Trop de bavardages séparent les propos de leur sens et de leur profondeur. Les héros traversent des mondes que l’on soupçonne à peine. Ils ne plient jamais les distances car ils savent qu’ils n’ont de prise sur rien dès lors qu’ils entrent en ce couloir de l’apprentissage. Les mots que l’on dit peuvent enfermer. Assurément, ils nous enferment et enferment ceux qui les prononcent ou les écrivent. Un samouraï observe longtemps et parle peu. Il voit son champ de ruines perpétuellement. Il connaît les enfers. En ce par delà, Il a traversé la réalité de la peur, et il a rencontré les visages multiples de la fragmentation. Néanmoins, de par sa lumière, il suit avec exactitude les signes et les jalons successifs de La Voie. Il ne peut être en aucune hâte, car la poigne de La Verticale est puissante. Elle est cette Réalité qui cherche Son Semblable, Le Soleil de Son Apogée, La Resplendissance de Son Regard unifié. Car Il est L’Un. Il est Vérité qui dissout tout ce qui n’est pas Lui. Il est Celui qui est Sa Rayonnance absolue. Le Héros parvient en L’Unité des actes, de la parole et de son être. Il est tel qu’Il est sans contourner aucune de ses Réalités descendantes, ni occulter ses qualités ascendantes. Il est. L’on voit en lui La Seigneurie qui est à Se vêtir des mille parures de son Âme. Il s’est aligné avec justesse en ce temps qu’il a vécu pleinement en La Sagesse de La Verticale. Le Temps s’inscrit en lui en cette atemporalité qui lui permet d’être en accord avec chaque chose. Il arriva que le paysan connut des dégâts considérables, lors qu’un orage violent se fut abattu sur toute la région. Son Jardin fut totalement ravagé. Il ne put rien sauver. La tempête avait fait rage toute la nuit. Outre que la pluie avait inondé certaines parcelles de terre, le vent avait détruit la majeure partie de ses plantations. Le paysan était prostré. Il éprouva un immense chagrin. Qu’allait-il faire ? Une petite fille passait par là et s’arrêta devant le malheureux. Elle lui lança : « Hé Paysan ! Tout est à refaire mais ce sera plus beau la prochaine fois ! »
© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï
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