Ancienne étiquette de boîte de camembert (début du 20e siècle)
Madame la Marquise, qui jadis vous affligeâtes
D'un incendie qui ravagea vos écuries
Et le château, revenant alors en toute hâte
Pour prendre bien tard la mesure de l'incurie
En laquelle fut longtemps tenu votre domaine,
Lors qu'on vous assura que tout allait très bien
Et qu'il n'y avait pas lieu de faire une neuvaine,
Vos déboires se sont archétypés, oh combien !
C'est le pays tout entier qui est dévasté
Par des technocrates pyromanes et cravatés.
« Mais tout va bien, claironnent les trompettes médiatiques,
Et le château, revenant alors en toute hâte
Pour prendre bien tard la mesure de l'incurie
En laquelle fut longtemps tenu votre domaine,
Lors qu'on vous assura que tout allait très bien
Et qu'il n'y avait pas lieu de faire une neuvaine,
Vos déboires se sont archétypés, oh combien !
C'est le pays tout entier qui est dévasté
Par des technocrates pyromanes et cravatés.
« Mais tout va bien, claironnent les trompettes médiatiques,
C'est le prix à payer pour la modernité.
Exit la liberté et la fraternité,
Pourvu que perdure l'illusion démocratique ! »
Marc
Sortie en 1935, tandis que tout allait bien (comme aujourd'hui), cette chanson raconte une conversation téléphonique entre une vieille aristocrate et son valet James qui lui fait part des catastrophes survenues dans son château pendant son absence de deux semaines...
Raymond Ventura, dit Ray Ventura (1908-1979 est un compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, éditeur de musique, et producteur de cinéma français. Il joue un rôle non négligeable pour la promotion du jazz en France au cours des années 1930. Deux autres titres du chanteur sont très connus : Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? et Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine.
Tout va très bien Madame la Marquise est devenu une expression proverbiale pour désigner une attitude d'aveuglement face à une situation désespérée. Elle est aussi devenue un raccourci historique pour dépeindre l'immédiate avant-guerre (années 1935-1939).
TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE
Paroles et musique de Paul Misraki
Paroles et musique de Paul Misraki
Allô, allô James !
Quelles nouvelles ?
Absente depuis quinze jours,
Au bout du fil
Je vous appelle ;
Que trouverai-je à mon retour ?
Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Un incident, une bêtise,
La mort de votre jument grise,
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.
Allô, allô Martin !
Quelles nouvelles ?
Ma jument grise morte aujourd'hui !
Expliquez-moi
Cocher fidèle,
Comment cela s'est-il produit ,
Cela n'est rien, Madame la Marquise,
Cela n'est rien, tout va très bien.
Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Elle a péri
Dans l'incendie
Qui détruisit vos écuries.
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.
Allô, allô Pascal !
Quelles nouvelles ?
Mes écuries ont donc brûlé ?
Expliquez-moi
Mon chef modèle,
Comment cela s'est-il passé ?
Cela n'est rien, Madame la Marquise,
Cela n'est rien, tout va très bien.
Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Si l'écurie brûla, Madame,
C'est que le château était en flammes.
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.
Allô, allô Lucas !
Quelles nouvelles ?
Notre château est donc détruit !
Expliquez-moi
Car je chancelle
Comment cela s'est-il produit ?
Eh bien ! Voila, Madame la Marquise,
Apprenant qu'il était ruiné,
A peine fut-il revenu de sa surprise
Que Monsieur le Marquis s'est suicidé,
Et c'est en ramassant la pelle
Qu'il renversa toutes les chandelles,
Mettant le feu à tout le château
Qui s'consuma de bas en haut ;
Le vent soufflant sur l'incendie,
Le propagea sur l'écurie,
Et c'est ainsi qu'en un moment
On vit périr votre jument !
Mais, à part ça, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
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