Armoiries de la famille nobiliaire Werpup (Westphalie, Allemagne 15e s.)
Si l'Univers est le fruit du hasard, alors il faut qu'il le soit logiquement à tout instant et partout. C'est-à-dire qu'il doit tenir sa continuité pour donner toute sa cohésion à l'Univers. Or, toute cohésion est un ordre et tout ordre contient sa régulation, afin d'assurer la cohérence de ses manifestations, à la fois dans son extension (l'espace) et sa durée (le temps).
L'Univers dans lequel nous sommes et existons s'inscrit en effet dans la durée et dans l'extension, en laquelle nous incluons l'évolution. S'il est dû au hasard, nous avons donc là un hasard organisé et dont le moins que l'on en puisse dire, c'est qu'il a de la suite dans les idées.
Toute thèse (ou hypothèse) s'appuie sur des mots qui recouvrent des concepts. Celui de hasard, par exemple.
Issu de l'arabe az-zahr, il a pris, par on ne sait quel glissement sémantique, via l'espagnol, la signification de « coup de dés ». C'est donc dans cet usage tardif (XIIe siècle) que nous l'employons. *
Ainsi, si l'Univers est le fruit du hasard, qui donc a lancé les dés ? Et pourquoi ?
En réalité, l'usage du concept de hasard traduit le plus généralement l'idée que l'Univers ne procède d'aucune intention initiale qui lui serait antérieure et donc qu'il s'est produit tout autant qu'il aurait pu ne pas se produire. Nous aurions donc affaire à une mécanique aveugle tout droit sortie du néant, ce qui renvoie d'emblée la question du sens au rayon des gadgets du psychisme humain, c'est-à-dire de son activité nerveuse, et de ses stratégies compensatoires du vide. C'est un peu léger et cela ne satisfait personne.
Si tu penses qu'il n'y originellement rien et finalement rien, pourquoi t'embarrasses-tu de quelque chose entre les deux ? C'est parfaitement absurde.
Aussi voyons-nous les hommes se chercher et se fabriquer des raisons de vivre et vouloir donner du sens à leur pauvre existence passagère. Les pensées ont beau divaguer, les faits sont têtus.
L'homme, qui a perdu jusqu'à l'idée même du sens, verra bientôt sa ou ses raisons de vivre se démailler sous l'effet du temps et de l'impermanence. Il sera alors telle une épave errant dans un décor insensé. Et c'est peut-être ce tableau-là que nous offre la société actuelle : un monde qui se démène pour finalement rien. Donc un monde de fous qui s'entredévorent. Telle est l'autophagie à laquelle, en cette fin de cycle, la technique donne les pleins moyens de son achèvement. Mais l'on pourra toujours invoquer le hasard pour sortir du pétrin. Sauf que Dieu ne joue pas aux dés.
Toute thèse (ou hypothèse) s'appuie sur des mots qui recouvrent des concepts. Celui de hasard, par exemple.
Issu de l'arabe az-zahr, il a pris, par on ne sait quel glissement sémantique, via l'espagnol, la signification de « coup de dés ». C'est donc dans cet usage tardif (XIIe siècle) que nous l'employons. *
Ainsi, si l'Univers est le fruit du hasard, qui donc a lancé les dés ? Et pourquoi ?
En réalité, l'usage du concept de hasard traduit le plus généralement l'idée que l'Univers ne procède d'aucune intention initiale qui lui serait antérieure et donc qu'il s'est produit tout autant qu'il aurait pu ne pas se produire. Nous aurions donc affaire à une mécanique aveugle tout droit sortie du néant, ce qui renvoie d'emblée la question du sens au rayon des gadgets du psychisme humain, c'est-à-dire de son activité nerveuse, et de ses stratégies compensatoires du vide. C'est un peu léger et cela ne satisfait personne.
Si tu penses qu'il n'y originellement rien et finalement rien, pourquoi t'embarrasses-tu de quelque chose entre les deux ? C'est parfaitement absurde.
Aussi voyons-nous les hommes se chercher et se fabriquer des raisons de vivre et vouloir donner du sens à leur pauvre existence passagère. Les pensées ont beau divaguer, les faits sont têtus.
L'homme, qui a perdu jusqu'à l'idée même du sens, verra bientôt sa ou ses raisons de vivre se démailler sous l'effet du temps et de l'impermanence. Il sera alors telle une épave errant dans un décor insensé. Et c'est peut-être ce tableau-là que nous offre la société actuelle : un monde qui se démène pour finalement rien. Donc un monde de fous qui s'entredévorent. Telle est l'autophagie à laquelle, en cette fin de cycle, la technique donne les pleins moyens de son achèvement. Mais l'on pourra toujours invoquer le hasard pour sortir du pétrin. Sauf que Dieu ne joue pas aux dés.
* Pour entrer dans le sens véritable du mot, nous renvoyons le lecteur à l'article
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