Résumé d’une thèse d’École des chartes rédigée sous la direction de MM. Pastoureau et Leniaud, et soutenue en mars 1999 devant un jury comprenant MM. Bercé, Fossier, Pastoureau et Pierrot.
Depuis quelques années, l’héraldique
sort des ornières généalogiques ou ésotériques pour redevenir, à part
entière, une science auxiliaire de l’histoire, discipline élargie à
l’étude des représentations et de l’imaginaire collectifs. Le terrain
d’enquête le plus riche ouvert par l’héraldique nouvelle, incarnée par
Michel Pastoureau, est certainement celui des armoiries imaginaires,
c’est-à-dire celles des personnages de fiction, principalement
romanesques. Certes, les corpus les plus abondants se trouvent dans la
littérature médiévale. Mais des œuvres plus récentes, comme La Comédie humaine de
Balzac invitent, elles aussi, au défrichement et au déchiffrement.
Délaissée, en effet, par une critique spécialisée surabondante, encore
accrue par les publications du Bicentenaire de la naissance de
l’écrivain (1999), la dimension héraldique des romans participe
pleinement de la dimension démiurgique du projet balzacien. Mais, en
outre, elle permet de croiser l’individuel (les préoccupations
nobiliaires et l’engagement légitimiste de Balzac après 1830) et le
collectif (l’héraldique ressortissant au renouveau des noblesses mais
aussi au goût universel pour un Moyen Âge « troubadour »), l’humain
(avec ses vanités) et le livresque (car en blasonnant, le roman
manifeste la capacité de l’écrivain à manier « tous les styles » et pour
le coup, gagne ses « lettres de noblesse »).
Laurent Ferri, « L’héraldique balzacienne : mise en perspective », Labyrinthe [Online], 6 | 2000, Online since 20 March 2005, connection on 18 August 2019.
Laurent Ferri, « L’héraldique balzacienne : mise en perspective », Labyrinthe [Online], 6 | 2000, Online since 20 March 2005, connection on 18 August 2019.
La suite de L’héraldique balzacienne : mise en perspective
Honoré Balzac, quoique de naissance roturière, avait usurpé les armes des Balzac d'Entraigues, ainsi que leur particule. Il devint alors Honoré de Balzac et porta : écartelé au 1 et au 4 d'azur à trois sautoirs d'argent, 2 et 1 au chef d'or chargé de trois sautoirs d'azur ; au 2 et au 3 de gueules à trois fermaux d'or . À dextre une femme voilée (symbolisant la nuit) comme tenant, à senestre, un coq hardi (symbolisant le jour) pour support. Avec pour devise : Jour et Nuit. (Source : Hic sum Hic maneo)
Les armoiries de Balzac en illustration de couverture du livre Armorial de la Comédie Humaine, présenté par Fernand Lotte et paru aux Éditions Garnier Frères en 1963 dans lequel sont reconstitués les blasons que Balzac imagina pour certains de ses personnages de roman.
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