Peinture de Philip Sadée (1837-1904)
Le grondement des mers fracasse sur le port
Le courroux menaçant des vagues écumantes.Que les femmes ont peur des tempêtes démentes
Quand leurs marins en mer se confrontent à la mort !
Un calme assourdissant, après la déferlante,
Imprègne le village, on les voit ressortir,
Seules, vers les brisants, d’un voile se vêtir;
De sanglots se nouer; la tournure branlante
Regardant l’horizon, d’où leurs hommes partis
Depuis des mois à bord de leurs bateaux de pêche
Naviguent sur les flots des risques avertis,
Ne craignant de finir au cœur d’une dépêche
En bravant tant de mers, aux récifs acérés,
Aux courants mensongers, aux brumes dangereuses,
Qui ont défié leurs corps de fatigue altérés
Prêts à s’abandonner aux vagues dévoreuses !
Au cœur de la tempête une lueur les soutient,
Un souvenir heureux, qui vivant les retient
Hors du gouffre sans fond des profondeurs des abysses,
Ils se voient dans ses bras achever leurs supplices.
L’amour est plus puissant que l’océan furieux !
Vaincre les éléments est alors impérieux
Avant de retrouver leurs femmes, brillants phares
Illuminant leurs cœurs quand leurs espoirs sont rares.
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