Blason de Turčianske Jaseno (Slovaquie)
L'ours, qui fut jadis de nos bois un prédateur,
Bien avant qu'on n'en fît un animal de foire
(Car c'était le chasseur ou bien le bateleur),
Eut un jour cette pensée qu'un cerf rendit notoire.
Les deux seigneurs n'étaient point genre à se croiser,
N'étant pas, ni de près, ni de loin, du même monde,
Quoique tous deux aimassent vivre en terre boisée
Où le fruit, pour l'un, et l'herbe, pour l'autre, abondent.
Pourtant, la chose arriva, un beau jour d'été,
Sous l'ombrage bienfaisant d'un arbre séculaire
Qui fut de bien des faits le témoin tutélaire.
L'atmosphère invitait à la légèreté
Et le cœur de l'ours était à la confidence,
Des mots sans rancœur mais aussi sans complaisance :
Blasons de Zavada-Pod-Ciernym-Vrchom et de Liptovska (Slovaquie)
« Le fort mange le faible, c'est dans l'ordre des choses.
Si à cet immuable l'on veut déroger,
C'est au déséquilibre qu'alors l'on s'expose.
Ainsi, d'un droit que les hommes se sont arrogés,
Sous le prétexte de dominer la nature,
C'est toute la chaîne du Vivant qui en paie le prix.
Mais ce sont eux qui devront régler la facture,
Ce qu'ils sont encore fort peu à avoir compris.
Après avoir rompu avec les lois naturelles,
Les voici à s'entredévorer à leur tour,
Se faisant grief de tout, se cherchant querelle
Et n'ayant de cesse qu'à la destruction finale.
Ne sachant plus, ni même ne voulant faire retour,
Ils vivent la fatalité d'une vie machinale.. »
Marc
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Merci pour tous ces beaux écrits. Merci pour ces voyages.
RépondreSupprimerEt merci à vous d'en être !
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