Mon du clan Masegiku
Livre 13
Livre 13
J’ai observé qu’une seule dérive, fût-elle d’une once, en l’espace aussi fin qu’un cheveu, devient d’infinies possibilités, concrétisées, lors que la complexité ne fait que renforcer le désir ardent de poursuivre. Être au plus juste signifie qu’il existe nécessairement une Justesse, c’est-à-dire un Accord. Écoute nos musiciens et vois comme leurs gestes sont précis en ce temps qui devient prétexte, et non plus éphémérité. Le Rythme est une sorte d’harmonisation entre Le Corps, L’Âme et L’Esprit. Ce qui est assez remarquable, c’est que Le Chemin de Lumière est précisément Lumière. La Voie révèle L’Entièreté de La Destination. Par expérience, j’ai vu que tels ingrédients, telles façons, telles intentions, tels accomplissements, telles présences donnaient tels Résultats. Le Chemin révèle avec une exactitude inouïe, en une géométrie invisible aux yeux externes, Le Centre qui te contient. Sache, Ô Fils, que tantôt Le Centre est ce qui te contient en Son Essence inaltérable, immuable, et, tantôt, Tu es à contenir un Centre en Ton Centre. Substrat ineffable et secret, qui te donne à comprendre en cette Vision, Le Secret de L’Altérité. Toute précision se révèle en sa petitesse. L’Humilité est prétexte à revenir à la proportion adéquate au Passage, car le couloir est étroit, n’en doute pas. L’État de servitude, et non de servilité qui caractérise malheureusement notre siècle, est un état qui procède d’une Lumière essentielle et celle-ci donne au Samouraï Sa pleine Réalité. Son humilité vient de la prédisposition qu’il a de s’effacer complètement. Or, aujourd’hui, qui se peut s’évanouir en cet état de vassalité et de pleine fidélité ? Les gens du commun offrent leur vie entière à leur employeur et se soumettent volontiers à ses règles, pourvu qu’ils obtiennent un salaire en retour. Ce salaire les conforte, puisqu’ils seront à le dépenser pour leur usage personnel et souvent égotique. Cette vision de la vie, son application, ce commerce, ne font qu’alimenter le cercle infernal et devient une aberration absolue. Or, personne ne la remet en cause puisqu’elle sert les intérêts communs et égoïstes. Si Le Samouraï se découvre en cet état de servitude, d’humilité, c’est que cet état lui révèle aussi une voie intérieure. Sans cette Voie intime, il n’est pas de Samouraï, tout au plus un homme qui se retrouve au cimetière, comme tant d’autres, sans avoir pris la peine de relier cette Vie à l’Au-delà, sans même avoir développé les vertus humaines, ni trouvé Les Archétypes de son humanité, ni visité les plans supérieurs de La Conscience.
Mon du clan Hosotsuru Hitotsu Aoi
Livre 14
Livre 14
L’humilité est une vertu qui stabilise le Samouraï, car sans elle, il ne peut trouver La Paix. Toute agitation orgueilleuse est révélatrice de l’état du Samouraï. Plus l’humeur est agitée, fatuité, envie, jalousie, désir de possession en sont les principales caractéristiques, et plus le Samouraï se perd dans des nébuleuses psychiques et risque alors de ne pas être en la justesse de son geste, ce qui lui peut être fatal, comme nous le savons. Il doit parvenir, par le souvenir perpétuel de sa mort imminente, à cette stabilité. Ainsi, il passe d’un état de sérénité à subsister en son Soi. Il est, par divers exercices, rituels, concentrations et méditations à se transformer. Il entre en une alchimie qui lui permet de s’unifier définitivement et de passer à un autre champ de conscience. De fait, il réalise que ses perceptions s’accroissent et que d’autres aptitudes en lui se développent. Il ne les cherche pas vraiment, mais, en lui sont déjà ces réalités : elles ne font que se révéler à sa conscience, à son regard témoin. Plus il est en ce renoncement, ce sacrifice de lui, et plus il voit jaillir sa nature essentielle. Cela peut prendre une vie. Néanmoins, ne sommes-nous pas tous à vivre cette vie ? Il est assez étrange que les hommes soient en cette dérive et désirent tout de même y demeurer. Leur commerce, s’il est un commerce, est finalement très réduit. Dans le fond, je suis assez surpris de constater que les hommes entrent dans des moules et s’y soumettent volontairement sans comprendre que leur vie est véritablement en danger. Néanmoins, sache, Ô Fils, que l’humilité te donne à ne jamais mépriser l’autre. Elle te donne ce regard étonné et cette discrétion respectueuse. Elle te donne à ne jamais brandir ton épée, mu par une quelconque passion, un quelconque désir de revanche, ou un quelconque désir d’être reconnu. Marche parmi les gens avec discrétion, et qu’ils ne sachent pas qui tu es, tandis que le souffle caresse ton être, et que tu ne te sentes pas différent de l’arbre en son immobilité. Parle en toute justesse, et ne cherche rien pour toi-même. Tu es l’inconnu, lors que tous te voient passer. Tu es le passant par excellence. Ta fierté n’est ni de l’orgueil, ni de la condescendance. Elle vient de cette Lumière qui ceint ton cœur d’Amour pour La Cause juste. Tu es indifférent aux honneurs. Tu sers Ton Seigneur et Lui seul te donne La Joie, et le contentement.
Océan sans rivage
Se lit aussi sur Naissance et connaissance
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