Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

jeudi 22 mars 2018

La Voie du Samouraï : Livres 29 et 30


Mon du clan Yotsuken

Livre 29

Sache, Ô fils aimé, qu’il est une Voie intérieure que l’on ignore et qui pourtant apporterait à l’homme sa véritable délivrance. Désormais, tous ces savants de la religion, qui se font passer pour des érudits, sont loin d’effleurer un seul des instants de La Réalité Divine. La plupart du temps, ceux qui prétendent être en possession de livres dogmatiques sont à avouer derechef leur incapacité à s’extraire du figement de La Lettre. Que savent-ils ? Tout au plus sont-ils à se coller superficiellement à L’Ecriture et usurpent-ils les qualités sacerdotales qu’ils sont loin d’avoir réalisées. Nous savons pertinemment qu’ils sont à obstruer La Lumière du Seigneur en maintenant volontairement le peuple dans l’ignorance. Ils arguent, en leur superbe, d’avoir reçu l’autorité, une autorité qu’ils s’approprient du reste, sans aucun état d’âme. Celui qui fait usage du Livre tel un moyen pour asseoir sa position personnelle et défendre son pouvoir est un être boiteux. Point n’est besoin de comprendre que L’Âme est son propre viatique et que l’âme d’un Sage est La Manifestation d’une Voie Vivante, d’une Voie qui se fait Jour, dans La Nuit obscure de Sa grotte et qui donne simultanément accès à La pleine Réalité Transcendantale. Celui qui œuvre pour Son Seigneur, œuvre avec justice pour l’ensemble de L’Humanité. Il n’est point à séparer les hommes, mais, il leur permet d’accéder à La Connaissance. Ainsi, le sage propose un sens à ce qui semble opposer les hommes et leur révèle ce qui les unit dans L’Absoluité. Le vassal de Dieu est un Trait d’Union entre le Ciel et la terre. Jamais, il ne divise les hommes. Son Discours est consubstantiel à La Voie qui s’est ouverte en lui. La Réalité essentielle de saveurs goûteuses en Son Cœur spirituel a été touché par La Lumière Suprême ; celle-ci l’amène à entrer entièrement en L’Universalité. Lumière sur Lumière. Celui qui ne peut révéler les points de convergence est un faussaire, ou bien, dans le meilleur des cas, quelqu’un qui s’est arrêté en cours de route. Il ne peut donc prétendre à la guidance, car, celui qui ne peut aplanir les points de divergence et donner un sens reliant en toute chose est un homme boiteux. L’homme que l’on est à suivre, est à révéler notre propre état. Si tu suis les pas d’un homme qui use de béquilles, tu seras semblable à lui. Ne confonds donc pas Le Noble Bâton du Pèlerin, qui est à occulter un bon nombre de choses ignorées, hélas, de nos jours, et cette béquille qui est le grand signe d’une impotence avérée.


Mon du clan Taka no Maru

Livre 30

Mon maître avait cette coutume de s’assoir face à la grande porte qui s’ouvrait sur le jardin. Des plantes majestueuses y avaient été disposées en l’art le plus étudié, un art dont je ne méconnaîtrais pas la finesse méthodique. Lors que la pluie jouait dans les feuillages généreux de l’été, les gouttes glissaient en une sorte de couloir étroit et celles-ci se résorbaient l’une dans l’autre. Je m’installai si proche de lui, avec une déférence telle, que mes genoux touchaient les siens. C’est ainsi qu’il m’autorisait à plonger dans la prunelle limpide de son regard ; il s’exprimait uniquement par les yeux et me menait si loin que je voyais la plénitude extatique de son âme. Il me disait : « Nous sommes semblables à ces gouttes et nous rejoignons L’Océan de Grâce. Sache que nous ne cherchons pas à percer les secrets, ni à basculer en l’autre monde, mais, L’Âme ruisselle de L’Océan de L’Origine. Lui qui se cherche est à nous submerger de Sa Réalité sublime. » Le Prince attendait avec impatience le soir, ce moment où la servante, de son pas feutré, tenant de ses deux mains gracieuses la coupe d’eau fraîche, entrait dans la pièce. Il avait ce sentiment qu’elle ne venait de nulle part, et qu’elle était une soudaine apparition. Il se laissait porter par le balancier du temps, alors que la tour chantait avec le vent. Nul n’avait plus le droit de l’approcher, hormis la jeune femme. Ainsi, il se laissait aller en ces vagues tantôt oppressives, tantôt jubilantes que l’amour sait faire déferler en ondes subtiles dans le cœur même du plus rustre des hommes. Il ne donnait aucun mot à ce qui lui arrivait. Il savait que Cela agissait en lui. Il ne résistait pas à cette douce violence. Lors qu’enfin, la servante fut entrée dans la pièce, celle-ci s’éclaira de sa présence. Les mots de son esprit se fluidifièrent à son approche. Elle arrivait au juste moment, lors que son cœur ne pouvait plus supporter son absence. « Ô Prince, quelles ont été vos pensées du Jour ? – Je n’ai plus de pensées, mais la douceur diffuse de votre réalité. Elle seule est toute ma pensée. Lors que vous entrez en cette pièce, mes mots deviennent cette matière substantielle et le sens de ma contemplation se donne en ces perles qui s’unissent en chaque couleur et fusionnent en La seule Perle intense de mon Désir. Êtes-vous à observer votre singularité d’être en ces ruissellements de mots devenus enfin Unité ? – J’observe que mon cœur est devenu un four alchimique par lequel mes états sont multipliés et de même unifiés. Chaque flamme est à me séparer de ma grossièreté et mon humeur est une Essence qui porte votre Nom. – Ô Prince, je ne sais plus si je suis ou si vous êtes ! Je vois tout le long du jour une colombe me visiter et elle me parle du Corbeau de votre Âme. J’y respire Son Parfum, mais c’est en La Colombe que mon cœur s’unifie au vôtre. La pureté est votre citadelle, et votre contemplation, La Source qui s’y révèle.

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï


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