Mon du clan Hoso Asanoha
Livre 23
Toute chose que tu acquières, libère-la de ta libéralité et tourne-toi exclusivement en ce qui s’actualise en la conscience pérenne. Le Souffle que tu unifies à chacun de tes actes est Le Souffle de L’Unité en L’Apnée. En ce non-figement, tu es à percevoir que le « moi » périt et se disloque au vent de ta maîtrise illusoire. Laisse le Silence te plonger en ton absence et médite au dessus du Lac éternel de Ton Regard. Il s’ouvre tel le feuillet d’un parchemin subtil. Tu ne parviendras jamais à t’élever par la pensée rationnelle car elle a pour fonction de réduire chaque chose en sa temporalité. Lors que les oiseaux passent, écoute leurs ailes qui effleurent indéfiniment les grâces du Ciel, qui lui-même s’enchante de leur passage. Laisse passer ce qui passe, quand ce qui reste est à se lire au fulgurant regard. Bois en ce silence. Entends ton cœur battre. L’Expérience est Essence qui éclot en un Lieu qui n’est pas le seul Lieu de gestation. Nous serions en ce perpétuel désir dévié de fixer ce qui ne se fixe aucunement par nature. Pourtant, paradoxalement, ce geste n’est rien d’autre qu’à révéler le Désir Originel et Suprême du Retour. Ô Fils, laisse le vent intérieur être La Brise jubilante de ton âme au repos et que la flûte soit à retrouver les effluves de ton Discours intime. Les fleurs sont, en ce balancier, à parsemer les pétales de Ton Unité. Maintenant, Laisse-les se rassembler. Après les souffrances, et en cette discipline, observe ton âme qui se repose. La Paix est une douceur en cette certitude réalisée jusqu’au bout de tes doigts attentifs. Le feu a brûlé les derniers soubresauts de tes résistances. Si tu n’écoutes pas L’Appel, comment veux-tu avancer ? Sache, Ô fils, n’est à demeurer que ce qui est enraciné dans La Transcendance. Tout le reste est à basculer. « Dès le début de sa vie consciente et pendant le développement de celle-ci, me disait mon maître, l’homme est animé inconsciemment par la nostalgie de retrouver l’unité et de pouvoir en témoigner dans sa vie. C’est pourquoi le sens profond de tout ce qu’il perçoit et fait, en se fondant sur sa "conception naturelle" de la vie, lui est finalement révélé par l’action secrète de la transcendance au fond de lui-même. Mais il ne peut prendre conscience de cela que par l’intermédiaire de son mode de perception rationnel qui, par ailleurs, le ferme à la transcendance et à l’Être. » Dès lors, sache, Ô fils, que L’Esprit se meut au delà de la rationalité, qu’il revient ensuite en cette Descente et témoigne de son périple par Le Verbe de L’Eloquence, celui-là même qui est l’interprète de son expérience.
Vivre le moment vrai est le temps réel de L’Eternité. Or, il n’est d’Eternité qu’en Son Semblable. Mesure tes gestes et fais, en chaque moment scrupuleux de ta conscience, acte de Reliance. Comment pourrais-tu oublier ce basculement, lors qu’une porte t’invite à entrer ? Reste fragile à son seuil et tremble des ruses de ton âme qui s’illusionne encore en ayant cette faiblesse de tout recentrer sur elle. Libère-toi de toutes pensées et de toutes attaches, puis entre en Son Jardin qui est une transition nécessaire afin d’abreuver ton mental par les fluidités de L’Aube et les discours lumineux de L’Âme supérieure. Sans forteresse, il n’est ni de Seigneur, ni de vassalité. Combien, pourtant, sont à ériger des palais qui ne recèlent ni trône, ni Souverain : leur prétention n’est qu’un déguisement d’apparat. Point n’est besoin de farder une enveloppe. Va en ta nudité, car, Le Ciel sera à te dépouiller tôt ou tard. Ô mon fils aimé, toi qui ne désespères jamais devant le combat que tu dois mener pour accéder à la clairvoyance et à la Délivrance, sache qu’une Assemblée siège en un haut Lieu et te soutient : Elle t’irrigue, jusqu’aux moindres de tes vaisseaux, de ces sagesses provenant du Tabernacle de Lumière. Elle n’est point à te méjuger, mais plutôt est à t’encourager en ce Périple. Avance lentement. Je t’ai vu au milieu des passants sourire. Nul n’est à s’inscrire en ces formes de signifiance, en ce langage, sans entrer en Le Verbe des Ondes Originelles, à travers les actes du quotidien. Tu as traversé, Ô héros, les voûtes les plus improbables, et chaque arc t’a révélé que nous étions tous à apprendre. Nous sommes les apprentis et nous œuvrons tous les jours, dans l’anonymat, lors que nul ne soupçonne notre présence. Ces feuillets s’ouvrent simultanément au Temps de La Marche. Noble fils, ne t’effraie pas des vallées que l’on traverse, des couloirs de l’ombre, et vois aux Cieux, ces deux coursiers qui chevauchent et te rejoignent dans la verte prairie. Tu rencontres le monde des vivants. C’est en ces transparences que l’Eau te parle. Ecoute les joies de leur discours. L’Âme se sauve, n’est-ce pas ? Un prince était malade. Nul remède ne venait à le délivrer de ses humeurs mélancoliques. Il s’enfermait dans une tour et se drapait de couvertures. L’Empereur, saisi par son malheur, avait fait mander tous les plus grands médecins de l’empire. Aucun n’avait réussi à trouver ni son mal, ni à le guérir. Une jeune servante lui apporta l’eau fraîche d’une rivière. Il but nonchalamment l’eau qu’on lui tendait dans un vase. La servante lui fit cette simple remarque : Ô Prince, voyez comme la rivière coule en vous maintenant ! le Prince sursauta et se mit à pleurer. La servante lui dit alors : Ô Prince, voyez comme la rivière coule sur les vallées de votre corps ! Elle s’en va s’irriguer la terre sèche. Surpris, Le Prince leva la tête et s’aperçut que la servante était une très belle femme. Elle lui fit un sourire. – Qui es-tu ? lui demanda-t-il – Je suis cette eau qui vous abreuve. – Es-tu réelle ? questionna-t-il – Je suis exactement ce que vos yeux perçoivent… lui répondit-elle.
Océan sans rivage
Sceau impérial du Japon
Se lit aussi sur Naissance et connaissance
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