Mon du clan Ogi Wa
Livre 9
Le code de La Chevalerie est une ascèse dans laquelle n’entre pas qui veut. La plupart du temps, je remarque que l’on est Samouraï avant même de le devenir. Sache, Ô Fils, que ce n’est pas l’homme qui rejette le clan, mais le clan qui rejette celui-ci. Je me souviens d’un enfant qui fit le tour entier de l’île de Saikaidō avant de trouver enfin son clan. Celui-ci l’accueillit comme s’il l’avait toujours connu. Le regard de cet enfant était perçant, mais il émanait de sa personne une irréfutable bonté et l’on devinait sans peine qu’en devenant samouraï, cet enfant serait un homme de justice. Il se mit au service de son maître sans hésitation ; or, ceci est une qualité que l’on ne saurait méconnaître. Les petites tâches font les grands hommes. Comprends, Ô Fils vénérable, que le Samouraï n’a pas droit à l’erreur. Il est Le Bras droit de Son Maître, mais, il est aussi La Main gauche. Il agit bien plus vite en son esprit car celui-ci a devancé son corps. J’ai connu un Sage bouddhiste qui m’ordonnait, jour et nuit, d’entrer en La Présence. Il m’apprit à ne jamais respirer au-dessus de Sa Respiration. Il me disait : aligne-toi au Souffle de mon cœur et poses-y les lèvres de la compassion. Si tu veux devenir un vrai Samouraï, tu dois apprendre à la fois La Révérence juste et t’abreuver à La Source des Bodhisattvas. Prendre une vie est d’abord et avant tout renoncer à la sienne afin de l’offrir. N’use de Ta Lame acérée qu’en cas d’extrême nécessité. Tout adversaire qui devine la détermination d’un Samouraï, est à s’épargner une mort avérée. Tu es celui qui tient l’Épée d’un côté et tu es celui qui pose l’autre main sur ton cœur. Ne l’oublie jamais !
Chez mon Maître vénéré, j’ai appris à couper maintes petites choses avec parcimonie : il m’avait délégué comme apprenti cuisinier durant une longue période. Il me demandait d’accomplir les actes les plus inattendus et je restais parfois interloqué. Je n’ai pas toujours su comprendre, je le concède, mon esprit immature et donc chargé d’humeur me jouait souvent des tours. Les débuts furent difficiles. Jamais il ne me ménagea. Pourtant, un matin, il me dit ceci, lors que je le pensais dormir : Peux-tu me quitter ? Je me souviens avoir écarquillé les yeux. Il renchérit aussitôt : celui qui hésite est à révéler un manque de fermeté et de stabilité. Je me rappelle m’être aussitôt incliné et avoir embrassé ses pieds. Maître, je ne sais plus même respirer sans être en votre présence. Alors, il me sourit : Tu peux donc aller. Ce fut la plus grande épreuve de ma vie : me séparer de mon Maître. Le servir, prendre soin de sa personne qui vieillissait, quitter Sa Lumière, La Bienveillance que j’avais décelée en sa rigueur même, tous ces silences et ses mots qui me compénétraient au plus profond de mon être... Comment donc vivre sans Lui ? – Je t’ai tout appris, me dit-il. Maintenant, il est temps de chercher ton clan et servir Le Seigneur de ton âme.
L’Absoluité est La Quintessence de La Connaissance Unitive et toute croyance qui séparerait la vie de La Réalité intérieure est une sorte de déviance. Nul n’est à dire, faire, ou écrire sans être en cette Apnée du moi qui ouvre alors les perceptions de la Réalisation Une, en simultanéité authentique d’apprentissages recentrés en une Ligne Droite. S’effacer, c’est entrer en Soi. Nulle identification qui relève du contexte éphémère d’une société, tandis que La Vérité se fonde en L’Origine et unifie le tout au grand Tout. D’apparence chaotique, L’Unité conscientisée est à relier chaque chose à La Chose.
Océan sans rivage
Se lit aussi sur Naissance et connaissance
Livres 3 et 4 Livres 5 et 6 Livres 7 et 8
Samouraï Sous un Merisier Promesse de Samouraï
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