Blason de Versailles sous le Premier Empire
D'azur, au château d'or, surmonté de trois jets d'eau d'argent, au chef de
gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire.
Il est des lieux de prédilection, porteurs de croisées en lesquelles se profilent des convergences insoupçonnées et inédites. Des lieux comme des portes vers un entre-mondes. Et des jardins chargés de mémoire et de prémices. Des lieux profondément enracinés dans l'Histoire mais d'où émane, étrangement, quelque chose d'atemporel. Des lieux très en vue et pourtant en retrait. Versailles est de ceux-là. Peut-être plus qu'aucun autre, d'ailleurs, car s'y sont noués et ourdis bien des événements aux conséquences inouïes.
Versailles... Une sorte d'enclave nichée entre deux temps et qui porte toujours sur la proche capitale un regard un peu distancé, non dénué, quelque part, d'une certaine hauteur, sans pour autant s'assimiler à la province. Ce lieu a été, cela ne s'oublie pas, le centre névralgique du monde et d'une époque. L'archétype d'une royauté d'ostentation et d'une Cour d'apparat qui, d'une certaine façon, allait modéliser les monarchies d'opérettes et les principautés de pacotille des siècles suivants.
Versailles... Une sorte d'enclave nichée entre deux temps et qui porte toujours sur la proche capitale un regard un peu distancé, non dénué, quelque part, d'une certaine hauteur, sans pour autant s'assimiler à la province. Ce lieu a été, cela ne s'oublie pas, le centre névralgique du monde et d'une époque. L'archétype d'une royauté d'ostentation et d'une Cour d'apparat qui, d'une certaine façon, allait modéliser les monarchies d'opérettes et les principautés de pacotille des siècles suivants.
Ces bosquets, ces bancs, ces statues, ces allées qui furent les témoins de tant d'intrigues et de conversations, les unes badines ou cruciales, les autres secrètes ou emphatiques, des amoureuses, sans doute, ou fielleuses, très certainement. Ces jardins composés où Louis ne vient plus, comme l'écrit Albert Samain, mais que l'on imagine toujours s'y promener et que l'on s'attend à voir paraître subitement, quelque part de l'autre côté du temps, par une brèche qui se serait ouverte, l'espace d'un instant. Peut-être un sentiment partagé par toutes ces personnes qui demeurent plantées dans le parc, comme dans l'attente que quelque chose affleure...
Des flots de visiteurs déversés quotidiennement par le train et une flotte d'autocars, en provenance du monde entier, pour admirer un décor, somptueux certes, mais immensément vide, presque accablant d'absences. Lourd, toujours, des événements tragiques qui marquèrent sa fin. D'interminables files d'attente pour s'étonner de la grandeur éteinte et des splendeurs patinées d'une France définitivement révolue et qui, étrangement, semble ne jamais s'être vraiment remise de la rupture irréversible de 1789, l'année de tous les basculements. Une boîte de Pandore qui ne s'est pas encore refermée. Oui, toute cette masse humaine convoyée par l'industrie du tourisme pour consommer du passé et ne contempler finalement rien, et dont la plupart aurait pu se satisfaire de feuilleter un prospectus sur la question. Ce qui est vrai, au demeurant, pour tous les lieux communément courus.
Il est un autre Versailles, pourtant. Au-delà des clichés désormais numérisés qui saturent les réseaux sociaux. Un Versailles qui se découvre par ses bords, à petits pas, le longs des jours étirés par le silence intérieur et dilatés par le regard de l'âme. À ne considérer un lieu que dans sa seule réalité historique, c'est le figer dans sa dimension temporelle et n'en voir que l'ombre. Les hommes font l'histoire, écrit Raymond Aron, mais ils ne savent pas l'histoire qu'ils font. Il faut ainsi donner au temps beaucoup de distance pour bien juger d'un événement ou d'une époque. Alors qu’on lui demandait son avis sur les impacts de la Révolution française, le premier ministre chinois de l’époque maoïste, Zhou Enlai, répondit qu'il était trop tôt pour le dire. Mais la seule distance temporelle ne suffit pas à couvrir tout la réalité quand le regard demeure en sa linéarité. Il faut encore qu'il se donne de la hauteur, en considérant ce qui n'est jamais qu'une factualité comme le reflet d'une réalité autre. L'Histoire n'est pas qu'une simple mécanique d'enchaînements de faits et d'occurrences en leur déroulement chronologique. Ainsi, tout lieu, tout événement, toute chose, et a fortiori tout être, révèlent une dimension atemporelle et, par là même intemporelle. C'est là aussi qu'est leur point de lumière et donc leur reliance à un ordre supérieur. Souvent les hommes pensent décider et agir tandis qu'ils sont simplement agis.
Marc
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