Blason de la République des Komis (Russie)
- Le marché -
Lors que je m’assieds en leur Présence, je perçois leur âme flotter en cercles de Lumière et les ruissellements de leur amour m’emplit d’une Joie ineffable et me voilà submergée par une aspiration incontrôlable. Quelque chose s’évade en eux, et je saisis au vol de leur danse, les mille demeures que voilent les pudeurs de la rose, à peine éclose, aux senteurs du Regard. Comment les quitter ? Je laisse, auprès d’eux, celle qui ne s’absente jamais. Elle demeure fidèle à leurs pieds et ne craint nullement de paraître hardie. D’ailleurs, ne m’ont-ils pas tout appris ?
J’avance au bras du Pèlerin, et je ne peux m’empêcher d’imprimer en mon regard tous ces gens, si singuliers et si bienveillants. Je n’en oublie aucun. Mon compagnon marche d’un pas ferme et déterminé. Ai-je le choix ? Je le suis sans objecter, car sa rigueur me gagne et me transmet soudain une force inouïe. Je n’ose même pas lui poser de questions. Sa poigne est gage de son amitié et cela me suffit. Nous traversons ce marché qui semble incroyablement sans limite. Le soleil resplendit au-dessus de nous et donne à chaque chose un éclairage joyeux. Ce marché est sans aucun doute très dynamique. Néanmoins, je réalise que nous sommes seuls à le traverser. Soudain, Le Pèlerin s’arrête. Sur l’étalage, je distingue une multitude d’oiseaux, tous alignés les uns contre les autres. Je ne sais pourquoi, tout à coup, je suis envahie par un indicible amour effusif. Les oiseaux n’ont pourtant rien d’extraordinaire. Ils ressemblent même à de simples moineaux. Cependant, même s’ils me rappellent nos oiseaux bien familiers, je sais qu’ils sont d’une toute autre espèce. C’est à ce moment que le marchand qui me scrute attentivement me tend l’un d’eux et me somme de le manger. Cela m’apparaît si insolite que je reste indécise et n’esquisse aucun geste pour saisir l’oiseau. L’homme me sourit et insiste : mange-le, te dis-je. Comme hypnotisée, j’obtempère. L’Oiseau, qui se loge en moi, me donne à ressentir ce qu’il est impossible de décrire. Il n’est plus un oiseau, mais ma propre âme à laquelle je goûte en reconnaissant chaque effluve. L’oiseau devient mille mondes, mille étoiles, mille univers, mille perceptions, mille couleurs, mille autres insaisissables saveurs. Je ne sais plus revenir à la réalité crue. Cette explosion en moi est une renaissance dont on me divulgue les subtilités, les essences, les voluptés incommensurables. L’Oiseau est une Lumière que l’on goûte et on ne peut plus jamais vivre comme avant. Le marchand rompt le charme et me dit : jamais il n’aurait été aussi savoureux s’il n’avait cuit et recuit. Je savais bien à quoi il faisait allusion et je comprenais même ce que cela impliquait. Je demeurais hébétée face à lui. Nos yeux se parlaient et au-delà de ce que je pouvais comprendre à ce moment-là, je mesurais combien la confiance est une stabilité lors du cheminement. Lors, Le Jardin de La Vision nous donne aux réalités de La Certitude et révèle en nous L’Echo d’une pré-science. Pourtant, L’Oiseau te murmure : il n’est rien qui ne doit se figer et ce que tu vois ici, est encore, en un au-delà, à manifester les Quintessences des mondes attributionnels de tous les noms. Ne t’arrête jamais…
Océan sans rivage
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire