Blason du district d'Urmara (République de Tchouvachie, Russie)
Au cours des pérégrinations, le vent vient souvent de l’ouest, et il nous apporte des nouvelles que l’on sait si pleines de légèreté. Diaphanes au discours des clapotis frémissants du feuillage de L’Âme et l’on aurait quelque peu du mal à saisir ces fluvialités si l’on n’avait pas la clé du Jardin. Combien de fois, en marchant en ce paysage, soudain, les effluves du Vent nous ont immobilisée durant le temps d’une porte qui s’ouvre sur les prairies éthérées de verdures flottantes ? La Nature dit : sois gaie et voici que les yeux pétillent des étincelles de l’automne. Promenons-nous ici et là, lors que les pas sautillent allègrement. Jamais le cœur n’est morose, même au milieu des ouragans. Telle est La Nature en ce pays. Celui-ci nous cueille telle la fraîcheur d’un matin et Le Ciel explose de mille Azurés au cœur de La Cité. Parle-nous du Jardin ! Se raconte-t-il ou bien est-il à se vivre en filaments du Soleil levant ? La Vie est un Jardin qui s’ignore. C’est en la forêt que l’on nous a capturée et ses bras nous enveloppent des tiédeurs mutines du soir, à peine frissonnant de l’haleine musquée des sous-bois. Nous n’avons pas froid. T’évades-tu au creux de La Caverne et sens-tu les flammes réchauffer les parois du Temps émoussé ? Chaque signe est cette Unicité que tu pressens et tout est en ce pur Noyau, L’Écorce du Vivant qui tend Ses Mains au Ciel de Lumière. Comme ondoie la petite truite aux vagues du ruisseau charmant. En ce Jardin, ne t’ai-je pas surprise, Ô âme qui joue à La Flûte du Présent ?
Il est apparu, de beauté imposante, en son habit de verdure étonnante. Je l’ai vu sortir de L’Arbre. Est-ce le Platane ? Il marchait droit et son visage de Lune resplendissait au soleil de son âme. Des blondeurs effusives au blé des champs, à peine touchées par les rayons orangers du coucher. Au Zénith, je regardai l’horloge ; L’Arbre s’ouvrit en la majesté. Nous étions seuls et le silence nous a étreinte de sa bienveillance. Qui es-tu ? Je n’ose lever le regard, et pourtant je te vois. Qui es-tu ? Surgis-tu depuis les siècles de tes périples, Ô Pèlerin ? Longtemps, ton évocation me tient en cette suspension et je plonge au rivage des confluences. N’ai-je pas suivi inlassablement tes pas, Ô Mystère des resplendissances de Jouvence ? Une femme que j’affectionne, en la douceur de sa tendresse, me conte tes récits et La Réalité de Tes Présences successives. Alors, je bois encore depuis l’enfant à la Source de Ton Secret et je chante au creux des arbres qui m’enivrent incessamment. La Nature est cet Écrin vif de Ton Soupir éternel, tandis que je danse sans ambages sur les roches cristallines du Temps, et, Ô Clé de Ton Amour constant ! je suis à vivre au son de tes tambourins rythmés de fermeté et de fidélité, qui ruissellent des sentiers printaniers et festifs. Le cœur est vert et joue en Toi. Là où tu passes, la sagesse est Loi et j’embrasse Ton ardeur juvénile et les connaissances dont les épopées sont encore vérité, au-delà des apparences, bien au-delà de notre époque, celle-ci comme disparue par La Quintessence du Souffle Vital. La première fois, je ne sus pas que c’était toi. Mais le lendemain, au même endroit, de nouveau, tu surgis de L’Arbre et je fus envahie de la plus irradiante et fusionnelle compassion. Ton cœur au mien se déversa, tel un flot d’Amour ineffable. C’est toi qui me nommas en ces Lettres de L’Obédience. Tu gravas ce nom en sa réalité et je fus en Ton Invitation, éprise de douces et immanentes perplexités. Telle est la poitrine qui s’ouvre en ton abondance. Tel est l’enseignement qui se déploie comme autant de fleuves des royaumes de L’Autre Monde. Telle est L’Éternité qui s’inscrit en La Sève des mots de Ton irradiance, rayonnante en ces parallèles de correspondance.
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