Ma chère Mado,
n'attends rien des élections américaines car quel que soit le vainqueur,
tout, là-bas, sera toujours soluble dans le dieu Dollar. Cela dit en
passant.
Agiter la presse satyrique comme instrument privilégié
de la liberté d'expression me semble plutôt réducteur. C'est même une
diversion quand cette liberté se trouve essentiellement menacée par le
politiquement correct et la pensée unique dont les médias sont devenus
les officines de propagande et que, par ailleurs, la censure gagne
partout du terrain, sur les réseaux sociaux, notamment, avec, dans les
tuyaux, des lois liberticides, sous prétexte de lutter contre la haine.
Où l'on retrouve, comme toujours, le même processus de la caution morale
pour légitimer les vraies intentions, manière d'avancer masqué, tel
le loup déguisé en agneau.
L'imbécile, on sait, ne se voit jamais ainsi,
Tels tous ces spectateurs qui courent les humoristes,
Pensant qu'il suffit de rire en étant assis
Pour n'en être pas, lors qu'ils sont en tête de liste.
La satyre ne concerne jamais que les autres.
De leur ridicule exposé, l'on est en liesse,
Chaque éclat disant : « Je ne suis pas des vôtres
Car il n'y a là rien où je me reconnaisse. »
Imbécile ! C'est justement de toi que tu ris,
Et, pour ce faire, l'on t'en fait même payer le prix !
Ton rire a-t-il rendu la société meilleure ?
C'est contre toi que se retourne ta moquerie
Car ceux qui si bien t'amusent servent cette coterie
Dont plus rien, aujourd'hui, ne prête à rire, d'ailleurs.
Le Spectre à trois faces
Rira bien qui rira le dernier.
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