Drapeau de l'Oblast de Pskov (Russie)
Le Maître de l’existence attend en nous,
Il joue à cache-cache avec sa propre Force ;
Dans les instruments de la Nature, Dieu vagabonde en secret.
L’Immanent vit dans l’homme comme dans sa maison ;
Il a fait de l’univers un champ d’aventures,
Un vaste gymnase de ses travaux de puissance.
Connaissant tout, il accepte notre état obscurci,
Divin, il porte les formes de l’animal ou de l’homme ;
Éternel, il accepte le Destin et le Temps,
Immortel, il joute avec la mortalité.
Le Tout-Conscient s’est aventuré dans l’Ignorance,
La Toute-Félicité a supporté d’être insensible.
Incarné dans un monde de lutte et de douleur,
Il porte la joie et le chagrin comme une robe
Et boit l’expérience comme un vin de vigueur.
Lui, dont la transcendance règne sur les richesses des Vastitudes,
Désormais demeure, prescient, dans nos abîmes subliminaux,
Puissance individuelle, lumineuse, unique.
L’Absolu, le Parfait, le Seul
A tiré du Silence sa Force muette
Où Elle reposait tranquille, sans forme, sans traits,
Protégeant du Temps, par son sommeil immobile,
L’ineffable puissance de sa solitude.
L’Absolu, le Parfait, le Seul
Est entré dans l’espace avec son silence :
Il a tiré ces personnes sans nombre de son unique Lui-même ;
Il a façonné une multitude de visages de son pouvoir ;
En tous Il vit, Lui qui vivait en son seul Vaste ;
L’espace est Lui-même et le Temps est seulement Lui.L’Absolu, le Parfait, l’invulnérable,
L’Un qui est en nous comme notre moi secret
A pris notre masque d’imperfection,
Il a fait sien ce logement de chair,
Il a moulé son image à la mesure humaine
Afin qu’à sa divine mesure nous puissions grandir ;
Alors, un jour, dans une forme de divinité,
Celui-qui-fait nous refondra et imposera
Un plan de Dieu à ce creuset mortel,
Soulevant dans son infini notre mental fini,
Touchant d’éternité les moments.
Cette transfiguration est le dû de la terre envers les cieux :
Une dette mutuelle lie l’homme au Suprême :
Nos devons revêtir sa nature, de même qu’il vêt la nôtre ;
Nous sommes les fils de Dieu, et tel que Lui nous devons être :
Parcelles humaines de Lui, nous devons croître et devenir divins.
Notre vie est un paradoxe avec Dieu pour clef.
(Traduction de Bernard Enginger dit Satprem, 1923-2007)
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