Blason de Glay (Doubs, Franche-Comté)
D'azur à la fleur de narcisse d'argent tigée et feuillée de deux pièces de sinople accostée en pointe à dextre d'une roue de moulin d'argent et à senestre de l'église du lieu du même essorée d'or, toutes deux posées sur une terrasse d'or, à deux versants de montagne de sinople mouvant des flancs et brochant sur le tout; à la champagne d'azur chargée d'une truite d'argent picotée de gueules.
Allégorie 4 – Le Narcisse
Le narcisse, regardant alors le myrte son compagnon, lui expliqua ainsi sa pensée :
Toujours auprès des fleurs, je me plais à les considérer ; je m’entretiens avec elles au clair de la lune, et je suis constamment leur camarade ; ma beauté me donne le premier rang parmi mes compagnes, et je suis néanmoins leur serviteur ; aussi apprendrai-je quiconque le désirera, quelles sont les obligations du service.
Je me ceins les reins de la ceinture de l’obéissance, et, toujours prêt à exécuter les ordres, je me tiens humblement debout comme l’esclave. Je ne m’assieds point avec les autres fleurs, et je ne lève pas la tête vers mon commensal ; je ne suis jamais avare de mon parfum pour celui qui désire le respirer ; je n’oublie jamais ce que je dois à celui qui fait usage de moi, et je ne suis jamais rebelle à la main qui me cueille. Je me désaltère à chaque instant dans mon calice, qui est pour moi comme un vêtement distingué par sa pureté ; une tige d’émeraude me sert de base, et l’or et l’argent forment ma robe. Lorsque je réfléchis sur mes imperfections, je ne puis m’empêcher de baisser avec confusion les yeux vers la terre ; et lorsque je médite sur ce que je dois devenir un jour, je pense au moment fixé par le destin pour le terme de mon existence. On sera peut-être étonné que je me livre ainsi à de sombres idées, dans le lieu le plus agréable : j’avoue que l’odorat peut bien avoir une juste idée de mon parfum ; mais l’oreille ne pourra point entendre mes paroles allégoriques, ni l’esprit en saisir le sens. Je veux, par l’humilité de mes regards, confesser mes défauts ; et si je baisse la tête, c’est pour considérer le moment cruel de ma fin.
Lorsque le terme de ma vie arrivera, pénible instant qui me couvrira de confusion et de honte, je me lèverai, les yeux humblement fixés sur la terre, à cause de mes fautes. Quand même j’aurais fait tous mes efforts et que j’aurais chassé de mes paupières le sommeil de la tiédeur, j’avouerais alors mon impuissance, et je craindrais d’être déçu dans mon espoir ; à bien plus forte raison, après avoir précédemment commis des fautes graves, lorsque, au moment de mourir, je serai au nombre des repentants, quel fruit retirerai-je de ma science et de mes actions, puisque ma prunelle n’espérera plus revoir la lumière du jour ! Eh bien ! que dès ce moment une crainte salutaire dirige mes pas ! Hâtons-nous, la précipitation est inhérente à l’homme.
Toujours auprès des fleurs, je me plais à les considérer ; je m’entretiens avec elles au clair de la lune, et je suis constamment leur camarade ; ma beauté me donne le premier rang parmi mes compagnes, et je suis néanmoins leur serviteur ; aussi apprendrai-je quiconque le désirera, quelles sont les obligations du service.
Je me ceins les reins de la ceinture de l’obéissance, et, toujours prêt à exécuter les ordres, je me tiens humblement debout comme l’esclave. Je ne m’assieds point avec les autres fleurs, et je ne lève pas la tête vers mon commensal ; je ne suis jamais avare de mon parfum pour celui qui désire le respirer ; je n’oublie jamais ce que je dois à celui qui fait usage de moi, et je ne suis jamais rebelle à la main qui me cueille. Je me désaltère à chaque instant dans mon calice, qui est pour moi comme un vêtement distingué par sa pureté ; une tige d’émeraude me sert de base, et l’or et l’argent forment ma robe. Lorsque je réfléchis sur mes imperfections, je ne puis m’empêcher de baisser avec confusion les yeux vers la terre ; et lorsque je médite sur ce que je dois devenir un jour, je pense au moment fixé par le destin pour le terme de mon existence. On sera peut-être étonné que je me livre ainsi à de sombres idées, dans le lieu le plus agréable : j’avoue que l’odorat peut bien avoir une juste idée de mon parfum ; mais l’oreille ne pourra point entendre mes paroles allégoriques, ni l’esprit en saisir le sens. Je veux, par l’humilité de mes regards, confesser mes défauts ; et si je baisse la tête, c’est pour considérer le moment cruel de ma fin.
Lorsque le terme de ma vie arrivera, pénible instant qui me couvrira de confusion et de honte, je me lèverai, les yeux humblement fixés sur la terre, à cause de mes fautes. Quand même j’aurais fait tous mes efforts et que j’aurais chassé de mes paupières le sommeil de la tiédeur, j’avouerais alors mon impuissance, et je craindrais d’être déçu dans mon espoir ; à bien plus forte raison, après avoir précédemment commis des fautes graves, lorsque, au moment de mourir, je serai au nombre des repentants, quel fruit retirerai-je de ma science et de mes actions, puisque ma prunelle n’espérera plus revoir la lumière du jour ! Eh bien ! que dès ce moment une crainte salutaire dirige mes pas ! Hâtons-nous, la précipitation est inhérente à l’homme.
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