Blason de Valmondois (Vexin, Val d'Oise)
Je t’écris mes larmes, Apollinaire,
Ces larmes qui jaillissent de mon écrin de nuit.
Je t’écris par delà le temps imaginaire, ô mon ami incertain !
Je t’écris pour te dire
Qu’il n’est pas de lumière que le jour n’efface
Pour clore mes yeux à nos amours anciennes.
Je marche à la lueur des ombres éplorées,
Comme moi,
De toutes leurs peines accumulées en des temps disparus.
Toutes ces ombres m’accompagnent
Et me tendent leurs mains
À jamais suppliantes
Qui réclament encore et encore mon étreinte.
Mon ami, je t’écris toutes mes larmes
Qui font un océan sans rivage.
Ô Apollinaire, poète oublié,
Moi je me souviens et réclame ma part
De ton génie morcelé.
Je t’écris pour te dire
Ce que les mots ne sauraient dévoiler
Car mes larmes sont de mes yeux les ultimes paroles,
Seules capables de chanter
L’impressionnant silence de mon cœur mis à nu.
Ne laisse pas, Apollinaire,
Ce vagabond des mots qui t’appelle par delà le passé,
Prête-lui un peu de tes paroles
Et vois sa détresse
Et le soutiens
Comme on soutien l’enfant qui marche
Ou le vieillard qui tombe.
Jean d'Armelin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire